CÔTE D'OR

SECHERESSE - La Situation s'aggrave en Côte d'Or... de nouvelles mesures annoncées à compter de lundi

SECHERESSE - La Situation s'aggrave en Côte d'Or... de nouvelles mesures annoncées à compter de lundi

La situation de l’alimentation en eau potable des populations s’est dégradée avec 21 réseaux présentant des fragilités d’approvisionnement en eau sur un total de 352 unités de distribution.

Comme dans l'ensemble du territoire métropolitain, une sécheresse très marquée est en cours en Côte-d'Or. Aux faibles précipitations depuis l'hiver dernier s'ajoutent des températures très élevées avec l’enchaînement de deux périodes caniculaires.

Dès le 10 juin, les mesures de restriction d’usage de l’eau ont été mises en place. Elles ont déjà été renforcées à deux reprises. Alors que le département entre dans sa troisième période caniculaire, le préfet a réuni le 4 août le comité départemental ressources en eau, avec les représentants de l'ensemble des usagers.

Le suivi hydrologique, réalisé en continu par les services de l’État, a mis en évidence une nouvelle aggravation de la situation en Côte-d’Or qui se traduit par le franchissement du seuil de crise dans quatre zones d’alerte.

La situation est la suivante :

seuil d’alerte : Dheune, Ouche amont et Ouche aval
seuil d’alerte renforcée : Tille amont, Vingeanne, Bèze-Albane, Tille aval, Serein, Armançon et Châtillonnais
seuil de crise : Saône moyenne, Cent-Fonts- Biètre-Vouge, Bouzaise et Arroux.

Ainsi au 1er août un tiers du territoire départemental a atteint le niveau le plus élevé d'alerte, celui de crise. Le niveau des rivières est très bas avec de nombreux assecs constatés.

Dans ce contexte le préfet de la Côte-d’Or a signé un arrêté préfectoral de constat de franchissement de seuils applicable à partir du lundi 8 août 2022.

Dans ces zones d’alerte (en jaune, orange et rouge sur la carte), des mesures de restriction sont mises en place pour tous les usagers, qu’ils soient particuliers, collectivités, agriculteurs et autres entreprises (industriels, artisans, commerces,...). Ces mesures sont susceptibles d’évoluer en cas d’aggravation de la sécheresse.

Le débit minimum biologique


Ce débit minimum biologique (DMB) correspond à un débit d’eau devant circuler dans les cours d’eau naturels en aval des ouvrages de prise d’eau afin de garantir la vie aquatique (faune et flore) et de préserver les milieux humides connectés à ces cours d’eau. Ainsi, en période de sécheresse, lorsque les cours d’eau voient leurs débits diminuer très fortement, le respect du débit minimum biologique (DMB), au niveau des ouvrages de prise d’eau permettant d’alimenter les biefs, les moulins, et de tout autre ouvrage utilisant la force hydraulique devient impératif.

Il est donc demandé à tous les propriétaires d’ouvrage de prélèvement d’eau dans les rivières de veiller au respect de ce débit minimum biologique.

Une plaquette d’information est disponible sur le site internet des services de l’État en Côte-d’Or :

https://www.cote-dor.gouv.fr/plaquettes-r2814.html 

Les randonnées et le cheminement dans les lits des rivières sont néfastes

La randonnée aquatique aussi connue sous le nom de « ruisseling » est un nouveau loisir de plein air en plein essor un peu partout en France, et notamment en Côte-d’Or. Il s’agit d’une activité qui se pratique seul ou en groupe. Elle peut paraître inoffensive et présenter une image positive d’écotourisme : malgré la bonne foi de ses pratiquants, elle est pourtant destructrice pour les ruisseaux et rivières. En effet, le piétinement d’une ou plusieurs personnes, de nombreuses fois par an, fragilise encore plus ces milieux très sensibles, constituant les derniers refuges de la biodiversité.

Le cheminement à pied dans le lit vif des cours d’eau est ainsi interdit dans les communes placées en alerte renforcée et en crise sécheresse, afin de respecter ces écosystèmes fragiles.

Des contrôles sont réalisés quotidiennement

Afin de garantir le principe d’équité entre les usages de l’eau, par les particuliers, les collectivités, les activités industrielles et commerciales, les agriculteurs et les golfs, des contrôles des mesures de restrictions sont réalisés de façon régulière sur le terrain.

La sécheresse 2022 est déjà très prononcée en ce début de mois d’août et il est très probable qu’elle s’aggrave dans les prochaines semaines. Déjà 4 zones d’alerte ont franchi le seuil de crise, correspondant au niveau de gravité de la sécheresse le plus élevé. Sept autres sont placées en alerte renforcée et 3 en alerte. Ainsi, toutes les communes et tous les usagers du département sont impactés par des mesures de restrictions des usages de l’eau.

La situation actuelle tend à se rapprocher des sécheresses observées en 2019 et 2020 durant lesquelles 80 % du territoire côte-dorien avait atteint la crise.

Chacune et chacun est invité à renforcer ses économies d’eau dès à présent afin de retarder les passages en crise et de limiter les risques de coupures d’eau potable.

Les rivières sont sèches

Depuis le début du mois de juillet nombre de cours d’eau du département se sont asséchés. La Tille, la Seine, l’Ource, l’Arroux notamment connaissent des assecs sur plusieurs kilomètres. Les relevés réalisés par l’office français de la biodiversité, la fédération départementale de la pêche et de la protection des milieux aquatiques et des syndicats de rivières indiquent une dégradation importante et rapide des écoulements dans les rivières côte- doriennes. Cette situation devrait malheureusement s’aggraver dans les prochaines semaines en cas d’absence de précipitations marquées.

L’alimentation en eau potable, des tensions apparaissent dans le département

La situation de l’alimentation en eau potable des populations s’est dégradée avec 21 réseaux présentant des fragilités d’approvisionnement en eau sur un total de 352 unités de distribution.

Ces réseaux en tension nécessitent une vigilance accrue des usagers, des gestionnaires et des services de l’État.

L’arrosage des terrains de sport

L’arrosage des terrains de sport, y compris les hippodromes, reste autorisé en cette période de sécheresse sur les communes placées en alerte sauf entre 11h et 18h et sur celles placées en alerte renforcée sauf entre 9h et 20h.

Cet arrosage des terrains de sport est interdit sur les communes ayant franchi le seuil de crise. Une adaptation est prévue pour les terrains d’entraînement ou de compétition à enjeu national ou international, où l’arrosage devra être réduit au maximum et reste interdit entre 9h et 20h. Cette adaptation n’est plus possible en cas de pénurie d’eau potable.

Le niveau de crise déclenche des interdictions afin de préserver les usages prioritaires : santé, sécurité civile, eau potable, salubrité, abreuvement des animaux. Tous les usagers de l’eau sont concernés. L’arrosage des pelouses, massifs fleuris, plantes en pot, espaces verts est interdit. Le nettoyage des façades, toitures, trottoirs et autres surfaces imperméabilisées n’est plus possible sauf impératif sanitaire. Les prélèvements d’eau pour l’irrigation agricole sont également interdits à l’exception de certaines cultures sensibles.