BEAUNE

A Beaune, usineur, de père en fils

A Beaune, usineur, de père en fils

A 19 ans, Loïc Gautherot a intégré l’équipe de Monnot TIM depuis juillet dernier en tant que technicien d’usinage. Pourtant, le jeune homme connaissait déjà bien l’entreprise puisque son père, François, y travaille également, comme technicien d’usinage.

Dans son garage, François Gautherot a initié son fils Loïc aux joies de la mécanique. « Mon père collectionne les vieux tracteurs de collection. Nous les retapons ensemble. Comme nous avons un tour d’usinage à la maison, on fait les pièces nous-mêmes » raconte Loïc. Sur la réserve, le jeune homme brun aux yeux noisette reconnait qu’il a sans doute manipulé un tour avant de monter sur un vélo. Pendant ses séances de mécanique complices ou à table pendant les repas, le fils écoute son père parler de ses journées, de son métier de technicien d’usinage. Très vite Loïc Gautherot décide de suivre cette voie et intègre un bac pro technicien d’usinage au lycée polyvalent clos maire-copeau. « Je voulais faire de la mécanique. » Pendant trois ans, le jeune homme se montre studieux avec les enseignements qui viennent conforter ce que son père lui a appris dans leur garage. « J’ai dû faire des stages de six à huit semaines et je les ai faits chez Monnot TIM, avec mon père. C’était plus simple » explique le jeune homme de 19 ans en toute simplicité.

Le choix de la vie active

Son diplôme en poche, Loïc Gautherot préfère entrer aussitôt dans la vie active et renonce à poursuivre en BTS bien que Monnot TIM lui ait proposé de l’accompagner dans son parcours. « Je ne sais pas ce que j’aurais pu apprendre d’autre, je crois que j’aurais perdu deux ans de plus. » En juillet 2022 il rejoint l’équipe de Monnot TIM, spécialiste de la fabrication de pièces unitaires ou de petites séries pour les industriels. « La boutique a bonne réputation » précise le jeune salarié. L’équipe d’usineurs réalise des pièces en remplacement de celles qui auraient cassé ou apporte son expertise pour répondre à une problématique de ses clients, au service des machines industrielles et de leur performance.

Un mouton à cinq pattes 

« J’aime créer des pièces de mes propres mains. On nous apporte un plan avec des pièces à réaliser en respectant les côtes et les tolérances. On doit enlever de la matière avec des machines numériques. » Son responsable se réjouit quant à lui de constater que le jeune travaille en autonomie depuis son arrivée. Véritable couteau-suisse, il peut accomplir sa tâche sur toutes les machines disponibles dans l’atelier, notamment les nouvelles, numériques, une polyvalence que tous ses collègues ne possèdent pas, à commencer par son père. « Il est l’un des rares à utiliser la machine traditionnelle mais à force de le regarder faire, j’ai appris à m’en servir. » Peu loquace, le jeune technicien d’usinage sourit tout de même en précisant que son père le conseille au quotidien sur les manipulations à réaliser. « A la maison, c’est plutôt démerde toi ! » 

Passage de relais

Chaque matin, père et fils font la route ensemble entre leur domicile de Sainte-Marie-La-Blanche et les ateliers situés à Beaune. Pourtant d’ici deux ans, François Gautherot prendra sa retraite pour se consacrer à la réparation des tracteurs dans son garage. Les week-ends, son fils le rejoindra sans doute pour partager encore des moments de complicité autour de la mécanique, à moins que Loïc ne préfère se détendre à l’occasion d’une partie de pêche. 

Nadège Hubert