BOURGOGNE

CONSEIL REGIONAL BOURGOGNE-FRANCHE COMTE - Une situation financière "saine" mais l'angoisse du moment plane sur les orientations à venir

CONSEIL REGIONAL BOURGOGNE-FRANCHE COMTE - Une situation financière "saine" mais l'angoisse du moment plane sur les orientations à venir

Les dépenses d'investissement pour la région resteront à un niveau élevé malgré un contexte rempli d'incertitudes. Pour autant, Marie-Guite Dufay a affiché la notion de prudence du moment et l'appel à l'Etat à respecter ses engagements.

"Même si l’année 2022 n’est pas terminée, la Région disposera d’une situation financière solide, malgré les impacts de la crise sanitaire et la hausse de l’inflation. L’épargne brute de la Région devrait se situer à environ 250 M€, soit un niveau relativement stable par rapport à 2021.

Les dépenses d’investissement en 2022 sont toujours à un niveau très conséquent, supérieur à 600 M€ (hors dette), ce qui représente un effort budgétaire majeur de la collectivité. Cette trajectoire d’investissements contribue à accroître le stock de dette et à augmenter la capacité de désendettement, qui sera de l’ordre de 5 années fin 2022" a lancé la majorité régionale, à l'heure des rapports d'orientation budgétaire pour l'année 2023. 

Malgré des marges budgétaires, la région fait face à la grande inconnue comme tout le monde à vrai dire. Impossibilité de se projeter, Marie Guite Dufay a évoqué à plusieurs reprises la question de "l'absence de visibilité" sur les mois à venir. Un contexte qui impacte nécessairement les questions budgétaires, d'autant plus avec les changements de règle du jeu de la part de l'Etat. 

Marie-Guite Dufay a solennellement appelé l'Etat à respecter ses engagements au risque d'impacter de nombreux accords et conventions dont notamment celle sur les transports.

Des "incertitudes élevées" au coeur des orientations

Pas question de vivre sur une autre planète et la région Bourgogne-Franche Comté a bien compris que la composition de son budget  ne pouvait se soustaire du contexte international. Des orientations aujourd'hui qui pourront certainement être différentes de celles de demain. 

L'inflation pèse lourdement sur le fonctionnement de la région Bourgogne-Franche Comté

2022 sera l’année d’une inflation record depuis près de 40 ans, avec une estimation de + 5,8 %. Cette hausse des prix et la crise énergétique ont de fortes conséquences sur les finances locales et notamment des Régions, compte tenu de la spécificité de leurs budgets et de leur sensibilité aux coûts de l’énergie.

La hausse des prix impacte le budget régional sur ses dépenses directes (achats en fonctionnement, charges d’énergie de nos bâtiments). 

2023 n'échappera pas à une éventuelle récession économique et surtout le maintien de l'inflation à des niveaux élevés, de l'ordre de + 4,7 %, avec notamment la question de la revalorisation des contrats liés aux transports scolaires et bien sûr les achats d'électricité et de gaz.

Pour autant, les dotations aux lycées sont prévues en forte hausse afin de couvrir l’augmentation des charges de chauffage avec plus de 12 M€ supplémentaires attendus dès 2023 et un maintien à un niveau élevé sur la période de prospective.

Les dépenses de transport routier (scolaire et interurbain) sont également fortement concernées à travers la hausse des indices du gazole et de l’inflation dans les formules de révision des prix et devraient connaître également une hausse de plus de 12 M€ en 2023.

Les charges liées à l’énergie des TER devraient augmenter fortement, étant donné le mode de calcul retenu pour le poste énergie, avec un devis initial comportant une augmentation de près de 60 M€. Toutefois, les annonces du Gouvernement quant à la mise en place d’un dispositif « amortisseur électricité » en faveur des entreprises pourraient permettre de limiter, tout du moins en partie, la hausse attendue.

Au total, pour 2022 et 2023, les surcoûts liés à l’inflation peuvent être évalués respectivement à environ + 40 M€ et + 90 M€ (hors hausse des frais financiers de la dette).

Dans ce contexte général, le risque inflationniste des coûts des conventions ferroviaires est un sujet majeur, faisant l’objet d’échanges spécifiques, tant au niveau local qu’au niveau national.

Le résultat de ces travaux peut avoir une incidence déterminante sur les prévisions budgétaires du Conseil régional de Bourgogne-Franche Comté.

L.G