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La 5e édition de CHEFS OP’ EN LUMIÈRE a passé un cap : ce festival, unique en France, se professionnalise

La 5e édition de CHEFS OP’ EN LUMIÈRE a passé un cap : ce festival, unique en France, se professionnalise

Janick Leconte, organisateur du festival français dédié aux directeurs de la photographie au cinéma, fait un bilan très positif sur la semaine d’événements à Chalon-sur-Saône.

Le constat est d’abord comptable : avec près de 9 000 entrées au total – 8 400 sur 7 jours et en amont avec les “À côtés du festival” – le festival a passé un cap. Pour comparaison, la précédente édition avait accueilli 5 000 spectateurs et s’était déjà classée parmi les 20 % de festivals en termes de fréquentation.  

« Nous avons également reçu une quarantaine d’invités (le double de l’année dernière) et, parmi eux, vingt chefs opérateurs de qualité. Certains sont des grands noms de la profession, comme Renato Berta ou Agnès Godard, qui ont reçu le César de la meilleure photographie. »

Quantitatif et qualitatif, donc, comme en témoignent également les avis post-festival : « Les questionnaires font état d’un taux de satisfaction avoisinant les 100 % pour les spectateurs, 100 % pour les invités. ».

« L’AFC (Association française des directrices et directeurs de la photographie cinématographique) souhaite vraiment aller plus loin avec ce festival. Cette année, une autre association, l’Union de chefs opérateurs, est venue passer 4 jours à Chalon. C’est sa première visite et nous avons évoqué des projets – comme des workshops – sur lesquels nous pourrons, je l’espère, travailler ensemble sur les éditions suivantes. »

 « Tout a bien marché, se réjouit J. Leconte, même les événements plus pointus, comme la conférence avec Patrick Bokanowski sur le cinéma expérimental : la salle de 200 personnes était comble, on a dû refuser du monde. Le concert de clôture a accueilli 250 personnes. Finir le festival en musique été très apprécié.

On a parlé de nous sur France Inter et FR3 a consacré une émission « On aura tout vu » de Laurent Delmas.

De nouveaux partenaires potentiels arrivent, qui veulent participer aux prochaines éditions. Notamment Nikon, venu passer 2 jours sur le festival, qui souhaite pousser plus avant leur partenariat. »

Le festival fédère

En coulisses, ce sont d’abord 20 bénévoles de l’association Chefs op en Lumière qui œuvrent des mois durant avant l’ouverture de l’événement. « Je délègue davantage, confie J. Leconte, certains événements sont assurés entièrement par certains bénévoles. »

Le festival fédère aussi et surtout les structures culturelles de la ville : Espace des Arts, Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Chalon, musée Niépce, Megarama. Quatre lieux, ce sont quatre partenariats forts qui concourent à l’expansion du festival Chefs Op’ :

« Je souhaite rappeler la confiance et l’aide que nous a accordées Robert Llorca, directeur du Conservatoire, où a eu lieu notamment la conférence sur l’image de Nicolas Bouillard. Au Conservatoire aussi que l’on doit le beau projet des Musiphore : des élèves de la classe de chant ont choisi une photo, parmi 12 proposées par le musée Niépce, comme support à une création musicale. Ainsi ont été créés les intermèdes musicaux qui ont introduit 12 séances cinéma du festival. » 

L’exposition au musée Niépce Cinematographer, consacrée à 26 directeurs de la photo (jusqu’au 21 mai 2023) a connu elle aussi un vif succès avec 160 personnes lors du vernissage.

« Nous avons établi un nouveau partenariat avec l’Université de Bourgogne, et son master “média et communication” que nous espérons bien poursuivre : 11 étudiants ont passé 5 jours sur le festival pour filmer différents événements et faire des reportages – attendus avec impatience. »

L’impact sur la ville de Chalon-sur-Saône

« Le festival a aussi un impact positif sur la structure économique de la ville puisqu’il a généré 60 nuitées dans les hôtels. Nous avons un partenariat avec La Rotonde, le bar à manger par le Bistrot des Papas et La Pierre vive pour la restauration.

Mais si on se projette dans l’idée d’une expansion croissante du festival Chefs op’, plusieurs questions se posent, car on atteint les limites du cadre associatif.

L’offre hôtelière, notamment, n’est pas très large sur le centre de Chalon et la capacité d’accueil pour les projections est limitée. Pour exemple, les normes de sécurité à l’EDA ne permettent pas de programmer deux spectacles en même temps. Or, les films en compétition par exemple attirent du monde, il faudra donc repenser ces questions. »

Et se pose toujours la question du cinéma du centre-ville : sera-t-il prêt en mars 2024 ?

« Comme sans doute tous les festivals, les idées foisonnent et c’est parfois frustrant de ne pouvoir donner libre cours à tous les projets ou remettre à l’année suivante. Cette année, j’ai voulu diversifier la programmation, inclure des films d’animation et des films grand public. Mais l’ADN de ce festival reste cette volonté de montrer des films qu’on n’irait pas voir. C’est ce qui fait aussi sa spécificité. »

Nathalie DUNAND
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