La vulgarisation de l’arbitrage du foot par la sommité Clément Turpin fut tout, sauf austère et insipide
Par Michel POIRIAULT
Publié le 07 Avril 2023 à 17h20

Pétri de modestie, de simplicité et d’humilité, mais terriblement efficient quant à la lecture et à l’assimilation de l’interprétation des lois du jeu par des tiers, l’accessible arbitre international de foot Clément Turpin dont le cœur bat toujours pour Montceau-les-Mines, a mis dans sa poche le public de Laives, village situé à un jet de pierre de Sennecey-le-Grand. Pas une sinécure que d’être dans le gotha du corps arbitral !
Le public a suivi le mouvement. Un bon point pour l’explication de texte.
Entre sa fonction de directeur de jeu en L1 au Roazhon Park ce samedi 1er avril où Rennes a baissé pavillon devant Lens 1 à 0, et Nantes-Monaco du dimanche 9 avril, Clément Turpin a fait escale dans une salle communale de Laives ce jeudi 6 avril pour une conférence-débat aux allures de lavage de cerveau, tant il y avait de choses à remettre en ordre chez ses auditeurs, pas toujours très au fait de la masse de savoirs à posséder ! Invité par l’USCC de Sennecey-le-Grand via Florian Dottoni (en bleu sur la photo), l’un de ses arbitres, qui avait sensibilisé les U18 en septembre lors de la Semaine de l’arbitrage, l’homme au sifflet n’a pu que se louer d’avoir face à lui une foule compacte, dont beaucoup de jeunes éléments, ce qui est encore mieux. « Passer une bonne soirée et partir de la salle en se disant : je ne pensais pas que l’arbitrage c’était comme ça » (sic), tels étaient les deux objectifs à atteindre. Au menu du jour une causerie divisée en deux mi-temps, avec pour la première sa vision de l’arbitrage et l’expérience forgée au fil des saisons (depuis vingt-cinq ans, à raison d’une quarantaine de rencontres annuellement), tandis que durant la seconde l’idée résidait dans l’inversion des rôles ainsi que les décisions à prendre (surtout les bonnes !) sous forme de jeu. En effet, quasi instantanément fallait-il brandir selon ce que dictait votre libre arbitre un carton, blanc, jaune ou rouge. Un casse-tête absolu que ces problématiques à résoudre en tenant compte de l’intensité, de la vitesse, du point d’impact ! L’ambiance est alors montée de plusieurs crans.
La probité faite homme, l’ultra- compétence incarnée
Sachant qu’un milieu de terrain couvre entre et 10 et 12 km par match, un défenseur central entre 7 et 9 bornes, un appréciateur de ligue 1 parcourt entre 11 et 13 km, soit grosso modo la même distance qu’un milieu de terrain, poste dédié aux avaleurs de kilomètres. «L’arbitre c’est aussi un sportif, et être au cœur du jeu ça demande de bouger », a parlé à la cantonade le quadragénaire. La dominante physique s’avère fondamentale, d’où l’obligation d’un travail distanciel avec un préparateur physique de la fédération. Suite à quelques échanges, Clément Turpin devait dégainer cette sentence irréfutable : « Vous ne connaissez pas les règles, et pire, vous pensez les connaître ! » A laisser ko debout…Et d’adjoindre à son propos cet approfondissement : « Je pense que vous ne maîtrisez pas les grandes lignes, ce n’est pas à nous, arbitres, de nous adapter aux fausses représentations que vous avez. » Juriste, le redresseur de torts l’est, hanté par l’honnêteté intellectuelle. « Un arbitre, ce n’est pas un radar automatique. Avant de prendre sa décision il doit se poser la question du pourquoi. Parfois le n°1 français (et 3ème mondial en 2022), qui considère que l’anticipation est cruciale, ouvrait les vannes d’une certaine forme de poésie en quittant le cadre strict : »Il faut sentir le foot, comprendre les hommes et les femmes, analyser une faute et le contexte dans lequel elle se réalise. Robert Wurtz faisait passer des émotions, comme Collina, et lui c’était à travers son regard. Un match de foot, c’est un volcan d’émotions. L’arbitre c’est aussi et surtout un amoureux du foot. Je ne connais pas un arbitre qui n’affirme pas qu’il va aider à créer un spectacle»
Humainement faillible
S’il regrette que d’aucuns sont trop portés sur la technique, et pas suffisamment sur l’attitude et le comportement, il questionne : »Est-on capable de se maîtriser un peu plus d’accepter individuellement l’erreur de l’autre, et surtout en situation de pression ? » Le verdict est tombé comme un couperet, le mea culpa a sonné la charge : »Oui, nous faisons des erreurs, nous n’en avons pas le monopole, mais nous sommes hautement passionnés. Les problèmes arrivent quand une famille veut se mêler à une autre (comprenez les interventions à contretemps d’autres acteurs que ceux du rectangle vert).» L’exécuteur de la justice, le médiateur, à l’intérieur de sa solitude, doit trancher en son âme et conscience. « Etre arbitre ce n’est pas inné, ça s’apprend, ça se travaille. Une fois par semaine je m’astreins à une séance où je fais mes gammes. » La gangrène, c’est la contestation, de même que les légendes urbaines (ou les fake news si vous préférez). »
Une vivante plaidoirie
Celui qui a osé démarrer l’arbitrage à l’âge de 15 ans retient de sa profession que c’est une véritable activité sportive avec un rôle unique et singulier, qu’émerge une carrière de sportif, un atout professionnel lui procurant une autonomie financière et des petits plaisirs, qu’elle induit un caractère trempé. A l’aide de son talent d’orateur mâtiné de théâtralité et d’humour, très investi, Clément Turpin aura tenu en haleine son monde de découvreurs deux heures durant. Il aurait pu palabrer des heures encore, sur le Camp Nou du Barça,son 1er 32èeme de finale de Coupe de France à Cayenne, en Guyane, son passage à Belfast, à Sarajevo… mais voilà, à un moment convient-il de se résigner à siffler la fin de la partie. L’USCC, afin que le départ de chacun des participants soit effectué en douceur, offrait alors le verre de l’amitié.
Michel Poiriault


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