Communauté d'Agglomération Beaune Côte et Sud

Le Beaunois poursuit son développement économique

Le Beaunois poursuit son développement économique

Recrutement, formation, logements, nouvelles activités, attractivité… Le pôle économique du sud de la Côte-d’Or entend être de ceux qui se développe le plus vite en Bourgogne-Franche-Comté comme le précise Alain Suguenot, maire de Beaune et Président de la communauté d'agglomération Beaune Côte et Sud, et Michel Quinet, premier Vice-Président, en charge du développement économique.

Comment s’est développé Beaune économiquement au fil des ans ? 

Alain Suguenot : « Beaune compte autant d’emplois que d’habitants soit environ 20 000 mais la moitié vient d’ailleurs que ce soit de Chalon-sur-Saône, Besançon, Chagny… Depuis 1995, 120 nouvelles entreprises se sont installées et pas uniquement dans l’agroalimentaire. Nous sommes allés chercher La Boulangère mais aussi Atol… » 

Michel Quinet : « Beaune a su se tourner vers l’industrie notamment. Nous comptons désormais des entreprises de plasturgie ou encore de mécanique de précision. » 

Ce développement économique s’applique principalement à Beaune ou à l’ensemble de l’agglomération ? 

M.Q : « Nous nous battons pour créer d’autres pôles dans notre territoire à Nolay ou Chagny par exemple mais aussi en territoire plus rural. » 

A.S : « Le problème reste le foncier ! A Beaune, la ZAC des Cerisières, toujours dans sa première phase, compte une dizaine d’entreprises mais 25 vont suivre tandis que nous avons déjà une dizaine de prospects pour la seconde phase. Nous cherchons aussi des terrains du côté de la zone des Templiers ainsi qu’à Ladoix-Serigny, Levernois, Chassagne-Montrachet ou encore Sainte-Marie-La-Blanche. La ZAC du Pré Fleury entre Chassagne-Montrachet et Chagny compte 22 entreprises tandis qu’une quinzaine de prospects pourraient compléter le panel. Le développement économique induit le développement économique ! » 

Mettez-vous l’accent sur certaines activités ? 

A.S : « Une partie de notre attractivité tient du nœud autoroutier mais il faut que le développement économique soit qualitatif. Nous sommes obligés de refuser une entreprise sur deux. A titre d’exemple, les bornes de recharge sont gourmandes en foncier et économiquement peu pertinentes pour le territoire. Il y a 20 ans, nous avons accepté des activités de logistiques et de transport qui ont participé du développement économique mais, gourmandes en foncier elles-aussi, nous freinons. »

Qu’en est-il de l’activité économique liée au tourisme ? 

A.S : « Chaque année, Beaune accueille deux millions de touristes. Nous avons un projet dédié au loisir et au tourisme sur 12 hectares. Par ailleurs, nous avons un temps ralenti l’implantation d’hôtels mais nous allons nous ouvrir à une gamme touristique plus haute gamme avec des hôtels resort, d’ailleurs, les hôtels beaunois sont eux-mêmes montés en gamme pour répondre aux attentes de la clientèle. »

L’offre d’hébergements n’est pas suffisante ? 

A.S : « Les attentes ont évolué et nous aimerions que cela profite aussi aux communes du territoire. Par contre, nous rencontrons un problème avec les Airbnb, nous en comptons 880 à Beaune. Nous avons obtenu un arrêté préfectoral afin qu’ils soient désormais soumis à autorisation. Nous avons ainsi pu récupérer 63 logements par ce moyen. » 

En quoi cela représente un problème ? 

A.S : « Pour accompagner le taux de chômage, moins de 4% dans l’ensemble de l’agglomération, il faut aussi une politique de logement. Le développement économique doit être une source du rajeunissement de la population. Beaune attire mais nous sommes confrontés à un vieillissement de la population attirée par le cadre de vie, la dimension humaine et l’image patrimoniale. » 

M.Q : « Nous devons profiter de l’attractivité pour développer tous les territoires, que ce soient les pôles principaux : Beaune, Nolay ou Chagny mais aussi les secteurs plus contraints comme la Haute-Côte. La Côte perd des habitants au profit de la Plaine. Désormais la pression d’Airbnb retombe sur les communes environnantes en mobilisant des logements pour ceux qui voudraient résider sur le territoire, participant de l’augmentation du coût du foncier. »

Outre le foncier, j’imagine que Beaune, comme ailleurs, peine à trouver la main d’œuvre nécessaire. 

M.Q : « Oui, en effet, dans tous les secteurs. Entre Dijon et Chalon-sur-Saône, nous occupons une place particulière. Il y a une concurrence entre les territoires mais Beaune arrive à tirer son épingle du jeu. Même le modèle de la viticulture a changé, ouvrant un champ d’innovations qui passe par des compétences, en formation initiale ou continue. Le problème de recrutement limite la capacité de production du territoire. » 

A.S : « Nous voulons mener une politique de formation et jouer gagnant-gagnant avec les entreprises. Nous allons réunir les acteurs de la formation du territoire et nos entreprises pour identifier leurs besoins. De leurs côtés, elles feront de la formation en interne et mèneront une politique salariale attractive. L’objectif est de trouver ici les compétences nécessaires plutôt que d’aller les chercher ailleurs en qualifiant une main d’œuvre locale. » 

Propos recueillis par Nadège Hubert