BEAUNE

Tour de France de la Bio : l’étape de Claude Gruffat à Beaune

Tour de France de la Bio : l’étape de Claude Gruffat à Beaune

Député Les verts / ALE au Parlement Européen, l’eurodéputé Claude Gruffat réalise en ce moment un véritable « tour de France de la BIO » en allant à la rencontre de ses actrices et acteurs pour construire, avec elles et eux, un projet de relance de la filière. Retour sur l’étape beaunoise.

Jeudi soir, l’eurodéputé écologiste Glaude Gruffat était de passage à Beaune., à l’invitation d’EELV Côte-d’Or. Accueilli par la conseillère municipale et communautaire de Beaune, l’écologiste Carole Bernhard, il a fait le point sur l’état actuel de « la bio », aux côtés de Laurence Henriot, agricultrice à Villebichot. 

Une agriculture biologique pour l’instant en perte de vitesse et peu soutenue par l’Etat, contrairement à l’agriculture conventionnelle

Pour parler de l’agriculture biologique, Claude Gruffat, qui fut le président de Biocoop de 2004 à 2019 et a travaillé dans la distribution ce type d’alimentation pendant 25 ans, s’était assuré de la présence de Laurence Henriot, agricultrice à Villebichot. 

Celle-ci, « en bio depuis 2011 », s’est installée en 2007, après avoir reprise l’exploitation de son père. Si elle fournit le Biocoop de Beaune, dont la gérante Valérie Guillebastre (et désormais présidente de Bio-Bourgogne Franche-Comté) était présente dans la salle, elle travaille aussi beaucoup avec les collectivités locales, notamment dans le cadre du plan alimentaire territorial (PAT) du Pays beaunois. 

Son constat rejoint celui de beaucoup d’agriculteurs bio : les ventes du secteur ralentissent, en partie du fait de l’inflation ; le manque d’eau se fait sentir et met à rude épreuve les animaux. Mais tandis que les agriculteurs « en conventionnelle », gros consommateur d’eau, sont massivement aidés par l’Etat, « la bio » l’est peu, et en tout cas sans commune mesure avec celle promue par la PAC depuis ses origines. Certes, 120 millions d’euros ont été annoncés, pour aider les collectivités, qui s’en serviront peut-être pour soutenir la bio. Mais pour l’instant, il s’agit de promesses. En attendant, 9 300 fermes se sont déconverties pour la seule année 2022, soit pour repasser « en conventionnelle », soit… pour partir en retraite. Il faut, autrement, croire en ce que l’on fait pour ne pas baisser les bras en ce moment.

Une lutte jamais terminée pour limiter l’usage des pesticides

A l’issue de ce témoignage d’une actrice de terrain, Claude Gruffat a présenté la filière d’un point de vue européen et macro-économique. Il a confirmé l’idée, formulée auparavant, que l’une des faiblesses de la France en matière d’alimentation bio est le manque d’outils de transformation des matières. C’est une faiblesse car elle contraint les agriculteurs de notre pays à exporter et les circuits de distribution à importer massivement de l’étranger des produits aux apports nutritifs parfois discutables. 

Détaillant les « modes alimentaires » des Français ces dernières années, par exemple leur appétence pour la viande hachée, qui conduit entre autre choses à l’augmentation du nombre de personnes en surpoids, il s’est ensuite livré à un constat précis sur les impacts environnementaux et sanitaires occasionnés par l’usage de pesticides, dont les agriculteurs sont devenus dépendants au point de tout faire, par lobbys interposés à Bruxelles et à Strasbourg, mais aussi via les eurodéputés de la droite du PPE, pour ne surtout rien changer. Prenant l’exemple de l’offensive actuelle contre un projet de texte prévu pour rendre effectif le Pacte Vert initié par la Commission européenne et visant à réduire l'usage des pesticides chimiques de 50 % d'ici à 2030, il a ainsi alerté sur les forces d’inertie à l’œuvre au niveau européen pour maintenir un système agricole à bout de souffle. Malgré l’effondrement constaté de la biodiversité par une étude du CNRS parue le 8 mai dernier, la pollution des eaux de surface comme des nappes phréatiques, entraînant entre autres choses une baisse de la qualité de l’eau du robinet…

R.D.