BOURGOGNE

Le BIVB sur la voie de la neutralité carbone pour les vins de Bourgogne

Le BIVB sur la voie de la neutralité carbone pour les vins de Bourgogne

"Objectif Climat" a été le point d’orgue de l’assemblée générale du BIVB ce mardi à Beaune. Ce projet ambitieux entend contribuer par un plan d’actions collectives à la neutralité carbone. Info-Beaune vous explique.

Agir sur les impacts des emballages qui sont une des principales sources d’émission de CO2 alléger le poids des bouteilles, réemployer les bouteilles, favoriser les transports bas carbone, utiliser des énergies alternatives, réduire l’usage d’intrants (énergie, engrais, matériel), enherbement… autant de leviers qui font partie des pistes d’actions pour répondre à la question d’actualité relatée par François Labet, président du BIVB : comment la viticulture peut-elle prendre part à l’objectif neutralité carbone de la France en 2050 ?
Pour faire face au changement climatique, la viticulture doit relever deux défis majeurs : adapter ses pratiques tout en atténuant les effets sur le changement climatique par une diminution de son empreinte carbone. 

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Un plan de 50 actions sera à mettre en œuvre, « le plus difficile sera de passer du possible au réalisable » pour François Labet, président du BIVB

50 actions immédiates
Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) est pilote en la matière avec son plan « Objectif Climat ». Il vise à définir une trajectoire globale de réduction de l’empreinte carbone, qui passe notamment par l’éco-conception des emballages mais aussi la réduction des impacts liés à la culture de la vigne. A terme, ce projet doit établir une méthodologie permettant de définir une stratégie de neutralité carbone. Cette méthodologie a ensuite vocation à être diffusée à tous les territoires viticoles qui le souhaitent.   
Un plan de 50 actions sera à mettre en œuvre, « le plus difficile sera de passer du possible au réalisable » pour François Labet. Cette démarche collective devra trouver du sens et une déclinaison au sein des entreprises viticoles. « C’est essentiel pour assurer la pérennité de nos vins de Bourgogne. » Sur 103 actions imaginées, 50 peuvent être mises en oeuvre immédiatement.

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Une démarche individuelle avec le soutien du collectif
Une table ronde a donné la parole à quatre viticulteurs bourguignons qui se sont déjà engagés sur cette voie. Par exemple, Amandine Marchives du Domaine des Malandes à Chablis limite les exportations, utilise des bouteilles de moins de 500 g, elle a réduit la taille des cartons et l’usage des emballages. Émeline Favre de l’Association Vignerons Engagés et Responsable Vignes et Terroirs chez Vignerons des Terres Secrètes, a mis en place une démarche volontariste : les 6 millions de bouteilles sont allégées (- de 400 g), et pour la gamme de vins Terres Secrètes : bouteilles réemployables, étiquettes aux pigments naturels, bouchons en lièges…
Tous se sont rejoints sur le fait que cette démarche nécessite le soutien technique mais aussi les compétences en communication et marketing du BIVB pour relever et réussir ce défi.

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Un millésime 2023 sous les meilleurs auspices
Lors de cette assemblée générale, il a également été question de finances avec un budget 2023-2024 équilibré en recettes et dépenses à pratiquement 15 millions d’euros. Les projets de soutien, d’accompagnement de la filière ont été listés dans le sens d’une meilleure gestion des volumes, d’une meilleure écoute des consommateurs afin d’identifier les axes de développement.
Après des années 2021 catastrophique, 2022 bien meilleure, Laurent Delaunay, président délégué du BIVB, a annoncé que la récolte 2023 s’annonçait très correcte en volume et en qualité « les vendanges s’annoncent bonnes » si la grêle et la sécheresse ne viennent pas perturber le cycle. Après une pénurie de vins, il engage à de l’optimisme avec un retour à la constitution de réserves sur le long terme, « nous avons du vin disponible et à des prix très attractifs, les millésimes sont bons. Il faut regarder l’avenir avec confiance. La Bourgogne a la chance de se trouver dans ses vignobles. Nos terroirs sont l’image de la Bourgogne » a-t-il conclu.

Jeannette Monarchi