La Région Bourgogne - Franche Comté demande des garanties solides sur le protocole France Travail

La Région Bourgogne - Franche Comté demande des garanties solides sur le protocole France Travail

Négociations avec la SNCF, soutien aux agriculteurs, solidarité envers les territoires et les habitants de la Région, Marie-Guite Dufay a balayé les principaux sujets de la séance plénière qui se tient aujourd’hui et demain dans son propos liminaire.

En entame de la session plénière de ce jeudi de la Région Bourgogne – Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, Présidente, a condamné les violences urbaines qui émaillent la France depuis deux nuits même si « un simple contrôle de police ne peut pas conduire à la mort ».
Avant d’entrer dans le vif des dossiers, elle est revenue « sur ces cinq mois particulièrement denses depuis le vote du budget en janvier », cinq mois où il a été question d’ajuster le budget 2023 avec une décision modificative de 137 M€ supplémentaires ou des négociations pour une convention plus juste avec la SCNF « il n’était pas question de tordre le cou à la SCNF, mais de défendre nos intérêts dans un accord gagnant-gagnant ». (lire notre précédent article relatant ces deux sujets)
La Présidente a réaffirmé le soutien de la Région aux agriculteurs qui sont inquiets quant aux procédures allongées suite au transfert du fonds européen pour l'agriculture et le développement rural (FEADER) de l’État aux Régions « le plus important est de nous mettre tous en situation de combat pour récupérer les retards et faire avancer les dossiers en parfaite relation avec les services de l’État qui conserve 211 dossiers sur les 636 qui nous reviennent avec une perspective de 3 000. Ce problème contrairement à ce que j’entends n’est pas propre à la Bourgogne – Franche-Comté ». 
 
La Région a des atouts
Mme Dufay a ensuite évoqué les atouts reconnus de la Région qui est, selon un Business Data, un territoire de choix pour les investisseurs avec un dynamisme qui se confirme : chiffre d’implantation en progression de 34 %. La Région se fait également remarquer en matière d’innovations touchant la filière de la santé « avec un travail de qualité des laboratoires de Dijon et de Besançon lié à la BioThérapie, des projets d’envergure nationale ». La Région devient également le fer de lance de l’hydrogène avec l’implantation de nombreuses entreprises qui contribuent à la décarbonisation. « C’est une belle confirmation de notre stratégie payante dans le sens de la transition écologique dont le volet formation devra être approfondi avec une montée en puissance des compétences. » En s’appuyant sur la réforme des lycées professionnels, la Présidente compte ainsi, dans le cadre du plan « France 2030 » *, demander la labellisation en école nationale de l’hydrogène.
 
Oui à France Travail mais sous condition 
Avant de conclure, Marie-Guite Dufay a relaté les incertitudes qu’elle a sur le protocole d’accords menés dans le cadre de la réforme de Pôle Emploi mise en œuvre par l’État (Loi Plein emploi) qui souhaite améliorer l’efficacité de ce service public appelé dorénavant France Travail afin de toucher les publics les plus éloignés de l’emploi. Outre la stigmatisation des allocataires des minima sociaux qu’elle ne cautionne pas, elle a réaffirmé qu’elle ne signera pas tant qu’elle n’aura pas des garanties claires sur la poursuite des aides à la formation provenant du Pacte régional d'investissement dans les compétences (PRIC) qui concerne aujourd’hui 40 % (60 M€) du total des formations financées (140 M€). Le terme est prévu en décembre 2023. Les appels d’offres pour 2024 sont d’ores et déjà lancés, mais la Région a dû imputer d’autant le budget alloué aux organismes de formation pour 2024 : « des formations vont disparaître, aujourd’hui nous ne savons pas ce que l’État va mettre ».
Enfin, la Région a entamé un dialogue social avec les représentants de la collectivité afin de revoir le régime indemnitaire (5 M€) des agents et d’octroyer une prime en faveur du pouvoir d’achat équivalent à 200 € par agent pour un total de 800 000 €.


Jeannette Monarchi

*Ce plan est doté de 54 milliards d'euros déployés sur 5 ans pour développer la compétitivité industrielle et les technologies d'avenir, dont la moitié des financements sont destinés à des acteurs émergents, et la moitié aux actions de décarbonation.

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