2 170 crimes et délits constatés en 2022 sur la compagnie de gendarmerie de Beaune

2 170 crimes et délits constatés en 2022 sur la compagnie de gendarmerie de Beaune

Depuis un an, le chef d’escadron Amal Ayoubi commande la compagnie départementale de Beaune avec foi et goût du service public. Elle nous présente les chiffres de l’année 2022 marquée par une augmentation des cambriolages, des violences faites aux femmes et des dégradations de biens.

Sens du devoir, discipline, sang-froid, pédagogie et disponibilité sont autant de qualificatifs qui siéent parfaitement au chef d’escadron Amal Ayoubi, tant elle a à cœur de mener à bien ses missions de service public en faveur de la population. La gendarmerie nationale bénéficie toujours d’une bonne représentation, incarnant l’autorité et la confiance aux yeux de la population qui apprécie l’angle préventif des opérations aux côtés de celles répressives.
Arrivée en août 2022 à la tête de la compagnie de gendarmerie de Beaune, Amal Ayoubi a pris le temps de rencontrer tous les acteurs essentiels du territoire pour s’approprier les enjeux de chacun. « Je me suis rapprochée des élus du territoire qui sont les mieux à même de connaître et comprendre les attentes de la population surtout en matière de sécurité des personnes et des biens. » Les élus représentent aujourd’hui également un public sensible, comme le rappelle fréquemment l’actualité marquée par de fréquentes agressions d’élus. « La gendarmerie a développé un pacte de sécurité dédié aux élus avec des dispositions spéciales devant assurer leur sécurité. En cinq mois sur la compagnie, nous avons fait face à quatre menaces à l’endroit des élus. Ils sont au centre de nos attentions car si on ne protège pas les premiers magistrats d'une ville, comment voulez-vous que nous protégions correctement la population ? » 
Amal Ayoubi connaît aujourd’hui une grande majorité des élus et elle n’en néglige aucun, quelle que soit la taille des communes. Les petites communes bénéficient de beaucoup plus de participation citoyenne, qu’elle a relancée d’ailleurs avec des soirées de sensibilisation : « Nous avons constaté un retour d’informations fiables dans ces petites communes, où chacun est attentif naturellement à ce qui se passe dans sa rue, dans son quartier. Il y est plus facile de constater quelque chose d’inhabituel que dans des zones urbaines. Cette participation citoyenne est plus efficace dans ces villages, ça fonctionne plutôt bien. »

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@Gendarmerie de la Côte d'Or

Une délinquance itinérante en augmentation
Sur l’année 2022, la compagnie a enregistré 2 170 crimes et délits avec une augmentation de 10 % des atteintes aux biens, dont une hausse des cambriolages surtout en fin d’année (+ 28 %). « Les villages alentours de Beaune suscitent l’intérêt des malfaiteurs. Il ne s’agit pas d’une délinquance locale mais de passage qui est favorisée par le réseau autoroutier. Généralement, ces équipes de malfaiteurs opèrent en une seule nuit, commettent plusieurs cambriolages et repartent. »
La brigade de recherches a mené des analyses criminelles aux côtés des équipes territoriales ce qui a permis d’intercepter, en novembre dernier, une de ces équipes itinérantes qui a été appréhendée en Haute-Savoie pour vols de bijoux.
Une diminution de 7 % a été constatée pour les infractions économiques et financières sur Internet : « ceci s’explique par la présence de plateformes de signalement accessible depuis tous les smartphones (Pharos, Ma sécurité...). Autre avantage, elle fait valeur de dépôt de plainte, les victimes ne sont plus obligées de passer par les guichets ».
Les atteintes aux personnes ont malheureusement augmenté de 9 %. « Il s’agit surtout des violences intrafamiliales qui représentent 6 % des interventions nocturnes de la compagnie. » Une augmentation des dégradations de biens privés (notamment sur les véhicules) a également été observée (+ 27 %).
En parallèle, la compagnie a augmenté sa présence sur le terrain : 23 % de son activité est dédiée à la voie publique, une façon efficace d’éviter que soient commis les crimes et délits.
Concernant les délits de fuite, le mot d’ordre de la Commandant de compagnie, Amal Ayoubi, est de ne pas poursuivre, il s’agit de jalonner le territoire grâce à la coordination des brigades territoriales, à partir de la recherche d’informations autour de l’identification de la plaque d’immatriculation : « ce dispositif d’interception doit protéger le conducteur, les forces de l'ordre et l’environnement. Tout le monde doit rentrer à la maison et on arrivera toujours à appréhender les personnes en infraction. Il faut que toutes les bonnes conditions soient remplies ».
 
Des « référents sûreté » pour des conseils en sécurité
Depuis peu, la compagnie a constaté que de plus en plus de domaines viticoles font l’objet de vols par petites séries et les militaires œuvrent en amont pour sensibiliser chacun de ces domaines à mettre en œuvre des systèmes d’alarme afin de sécuriser efficacement leurs locaux. La Cellule de prévention technique de la malveillance (CPTM) du groupement de gendarmerie met à disposition des « référents sûreté » pour répondre au besoin de conseils en sécurité (caméras, alarmes) des partenaires institutionnels et privés. Par des visites sur place, ils sont en mesure d'identifier les failles d'un agencement urbain, d'un aménagement de locaux ou d'un bâtiment, susceptibles de faciliter la commission d'actes délictueux (vols, dégradations, etc ...) et d’établir une stratégie de sécurisation.
« Au moment des vendanges, nous redoublons de vigilance afin de sécuriser les domaines plus sensibles pendant cette période qui accueille des publics qui, quelques fois, vont opérer des petits larcins. De façon plus générale, nous sécurisons toutes les festivités liées à la filière vini-viticole, que ce soient la vente des vins, les festivités au clos Vougeot, la Paulée de Meursault à Meursault ou Nuits-Saint-Georges… ». Autant de sites où les gendarmes sont mobilisés pour sécuriser un public de masse. Les contrôles de flux permettent de lutter contre les conduites addictives. « Nous constatons d’ailleurs que les personnes sont assez responsables et choisissent des moyens de locomotion collectifs ou des taxis, pour venir sur ce genre de manifestations. Nous relevons très peu d’accidents, nous faisons en sorte que ces évènements restent festifs et ne soient pas entachés par des comportements inadaptés. » Les contrôles opérés en lien avec l’escadron mobile départemental sont annoncés et visibles « ça fonctionne pas mal, l’important est que nous soyons présents pour rassurer les visiteurs. Nous représentons toujours un visage rassurant de l'État ».
La lutte contre la cybercriminalité est l’un des enjeux majeurs que souhaite développer Amal Ayoubi, qui maîtrise déjà parfaitement le sujet de la cybersécurité puisqu’elle a été précédemment chef de la division délinquance économique et financière. Elle souhaite mettre en place un pôle dédié à la lutte contre la cybercriminalité qui touche des institutions (mairie, hôpitaux) mais aussi des entreprises.

Jeannette Monarchi