BOURGOGNE
Banque Alimentaire de Bourgogne – Le « grossiste » de l’aide alimentaire avec 3 000 t distribuées par an connaît la crise de son approvisionnement
Par Jeannette Monarchi
Publié le 22 Octobre 2023 à 08h00




La Banque Alimentaire de Bourgogne fait face à un changement du modèle économique avec moins de gaspillage dans les grandes surfaces. Elle s’adapte en trouvant des solutions telles que la mutualisation de ses infrastructures ou bien la transformation des produits jugés non distribuables…
En 40 ans, la société a bien évolué mais malheureusement un dénominateur commun persiste : la pauvreté. Lutter contre la précarité alimentaire est le fer de lance depuis 1984 de la Banque Alimentaire de Bourgogne avec comme levier l’anti-gaspi ! Elle assure chaque année la distribution de 3 000 t de produits alimentaires (secs et frais). Ce qui représente l’assurance de 6 millions de repas aux 71 000 bénéficiaires les plus précaires. La récolte est son métier d’où le terme de « grossiste » de l’aide alimentaire qui est ensuite redistribuée en fonction du nombre de bénéficiaires de façon « juste et équitable » à 185 associations, CCAS et épiceries sociales des quatre départements bourguignons : « des plus grosses associations comme Les Restos du Cœur, le Secours Populaire Français et Catholique, la Croix Rouge comme au plus petites régionales, départementales ou locales par exemple La Passerelle à Gevrey-Chambertin » précise Yvon Ulmann, chargé de la communication bénévole.
La Banque Alimentaire de Bourgogne est présente sur les quatre départements, à Dijon le siège social, et des antennes à Chalon, Auxerre et Nevers, soit 11 salariés et 290 bénévoles. Un nombre qui augmente à 2 600 au moment de la collecte annuelle de la banque alimentaire dans les grandes surfaces, cette année elle aura lieu du 24 au 26 novembre.

Ballet de camions incessant les matins au dépôt de Dijon
Seize à dix-sept poids-lourds arrivent plein de denrées récoltées gratuitement auprès de fournisseurs publics et privés. L’Union européenne est une source importante d’approvisionnement grâce au FEAD « des produits les plus souvent congelés qui nous permettent d’assurer des distributions toute l’année » relate Laurent Brondel, président de la Banque Alimentaire de Bourgogne. Les produits frais sont triés sur place par une vingtaine de bénévoles, pour être prêts à partir dans la foulée ou bien sont réservés pour les quelques jours à venir.
Et chaque jour, les associations (sauf Chalon) viennent récupérer produits frais ou secs et les fruits et légumes distribuables, la quantité est définie en fonction du nombre de bénéficiaires.
L'État français apporte également sa contribution sur un programme destiné aux épiceries sociales. La grande distribution apporte aussi sa contribution en autorisant dans ses magasins des récoltes journalières de produits frais et de produits proches de la date limite de consommation mais encore consommables. Les industries agroalimentaires offrent régulièrement des produits avec des défauts d'emballage ou d'étiquetage. Les producteurs et les agriculteurs permettent un approvisionnement en produits frais, en particulier grâce à la politique de retrait. « L’aide des industries agro-alimentaires est importantes, cependant nous manquons aujourd’hui de produits protéinés (lait, viande, fromage). Nous sommes à une phase charnière et devons intensifier nos partenariats avec des producteurs locaux. »
Les particuliers se mobilisent lors de la Collecte Nationale de fin novembre ce qui représente environ 9 % des produits secs distribués sur l’année. Une collecte non négligeable qui aura lieu cette année du 24 au 26 novembre dans 250 magasins de Bourgogne. La Banque alimentaire axera l’effort collectif sur des produits d’hygiène féminine, produits bébés et le lait, produits dont la Banque Alimentaire manque le plus.

Moins d’approvisionnement, plus de précarité
Cette année, elle voit diminuer de 15 % son approvisionnement (jusqu’à 30 % pour les produits protéinés) alors que la précarité ne cesse d’augmenter (+ 9 %). Les grandes et moyennes surfaces se structurent également pour écouler les dates limites courtes de consommation (DLC) avec des rabais et le développement de plateformes telles que Too good to go assure en direct l’anti-gaspillage.
La Banque Alimentaire de Bourgogne est à un tournant de son modèle « économique » et elle doit se réinventer en luttant encore plus contre le gaspillage par la transformation directe des produits « limites » mais encore consommables sous forme de compotes, soupes… et en améliorant l’approvisionnement en se rapprochant encore plus des producteurs locaux qui ne peuvent vendre leurs produits dits « moches ».
« Ce serait vertueux pour soutenir les petits agriculteurs, explique Laurent Brondel, valoriser leur travail par la transformation et lutter contre le gaspillage. »
Depuis déjà un an, des personnes d’associations partenaires viennent cuisiner les produits qui ne peuvent être donnés mais qui sont consommables. « C’est une première étape, ces bénévoles font à déjeuner avec ces produits qui sont consommés sur place par l’ensemble des personnes présentes, nous souhaitons aller plus loin en les packageant en vue de les distribuer. » Attention, la Banque Alimentaire de Bourgogne veille à ce que les circuits d’hygiène et la chaîne du froid soient respectés selon la législation en vigueur. Dans ce sens, elle forme et informe chaque association partenaire sujette à faire de la transformation.

A noter que la Banque Alimentaire de Bourgogne fait face à des situations d’urgence tels que l’accueil de réfugiés ukrainiens, avant que des solutions pérennes soient trouvées. Les « Petits colis d’urgence » ce sont 30 kg de produits alimentaires mais aussi vestimentaires, 1 750 colis d’urgence ont été distribués cette année.
Enfin, quand les quantités sont supérieures aux besoins régionaux, la Banque Alimentaire de Bourgogne redistribue au réseau national pour aider les structures en manque, un maillage français assuré en comptant sur l’aide des transporteurs qui assurent souvent gratuitement le transport ou bien à des prix facturés très réduits.
Jeannette Monarchi


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