CÔTE D'OR
Dans les coulisses de Refresco à Nuits-Saint-Georges
Par Nadège HUBERT
Publié le 08 Novembre 2023 à 12h03
En ouvrant une bouteille de jus de fruit en verre ou en plastique, l’habitant de Côte-d’Or ne pense pas que le nectar qu’il déguste a pu être mis en bouteille à Nuits-Saint-Georges. Pourtant, depuis 1926, la commune abrite une entreprise d’embouteillage. Encore appelé Pampryl par certains, c’est pourtant bien les salariés de Refresco qui oeuvrent pour remplir les rayons des supermarchés avec du jus d’orange, de pomme ou encore d’ananas.
« Nous travaillons dans une industrie colorée » sourit Marie Steimer, directrice des ressources humaines sur le site Refresco de Nuits-Saint-Georges. Dès la porte d’entrée, les mots de la cadre se traduisent sur le mur avec un graf. A ses côtés, Yann Jacquet, directeur du site, met l’accent sur la sécurité des lieux et affiche fièrement le record détenu par l’usine et par la centaine de salariés qui y évoluent : « Nous en sommes à 779 jours sans accident avec arrêt de travail et nous avons l’objectif d’atteindre les 1 000 jours, en juin 2024. » Pour ne pas venir rompre cette belle série, les deux responsables équipent chaque visiteur amené à se rendre sur le site de production : casquette à coque, chaussures de sécurité, blouse, gilet orange, bouchons d’oreille et aucun bijou. Un rituel bien connu des salariés évoluant en milieu industriel.
Une histoire nuitonne
Une fois équipé, impossible de pénétrer dans l’usine de mise en bouteille sans passer ses mains au distributeur de savon, geste indispensable pour débloquer le tourniquet d’accès et pénétrer dans les lieux. Le site a été créé par Pampryl en 1976 et s’est peu à peu modernisé. L’entreprise, déjà installée à Nuits-Saint-Georges depuis 1926 avait alors déménagé pour gagner en espace et s’est adjointe un entrepôt de 12 500 mètres carrés en face de l’usine en 1983. « Refresco a racheté l’entreprise en 2007 mais certains habitants de Nuits-Saint-Georges continuent à nous appeler sous l’ancien nom » sourit Yann Jacquet. Sur les six sites français de Refresco en France, le nuiton est spécialisé dans la mise en bouteille de pur jus de fruit mais quelques autres boissons fruitées sortent aussi de ses lignes de production. « Chaque année, 75 millions d’unités sont produites à Nuits-Saint-Georges, soit environ 60 millions de litres de jus de fruit ou boissons aux fruits mis en bouteille. »
Montrer patte blanche
Chez Refresco à Nuits-Saint-Georges, le circuit de la boisson commence dehors, avec l’arrivée des camions citernes. « Le camion se présente au guichet où nous allons vérifier les documents et le numéro de commande dans notre système. Si nous n’avons rien, nous n’acceptons pas le contenu. » Et même si la commande est bien attendue, rien ne garantit encore que le contenu rejoindra les tanks de stockage. Avant d’être vidée, la citerne fait l’objet de plusieurs contrôles de qualité. Accroché à une ligne de vie, un salarié grimpe sur le toit du camion pour prélever un échantillon qui sera ensuite transmis au laboratoire pour évaluer le taux de sucre, l’acidité, le PH ou encore la turbidité. « Nous avons également des restrictions concernant les contenus et les lavages de la citerne avant qu’elle ne transporte nos jus de fruit. C’est nécessaire pour garantir la qualité du produit. » Si tous les voyants passent au vert, la citerne peut être vidée et les litres de jus de fruit sont stockés dans l’une des 16 citernes de l’usine réparties entre l’extérieur et l’intérieur du site. « Nous avons deux tanks dédiés au sucre. » Au total, un million de litres peuvent être stockés par Refresco à Nuits-Saint-Georges.
XXXX
Après cette aire de livraison, la visite se poursuit dans un espace dédié à la préparation des recettes, confidentielles. « Certaines boissons demandent des mélanges avec des instructions que nous confient nos clients. » Refresco à Nuits-Saint-Georges travaille pour moitié pour des marques de distributeurs et pour l’autre pour des acteurs reconnus du marché de la boisson. Dans le bureau des préparations, les salariés suivent tous les facteurs importants sur leurs écrans comme la température ou les quantités. A côté, une zone est dédiée à l’analyse de l’eau tandis que non loin de là, les équipes de maintenance intervienne aussi bien en prévention qu’en curatif sur les lignes de production grâce à un magasin bien fourni.
En file indienne
Derrière les portes se dévoilent l’outil de travail. Les deux lignes d’embouteillage de Refresco exposent les bouteilles colorées en file indienne tandis qu’une légère odeur de fruits embaume les lieux. La première ligne, la plus ancienne, met le pur jus en bouteille de plastique, en polytéréphtalate d’éthylène ou plus simplement appelé PET, au format un litre. « Nous transférons les jus et les montons en température entre 90 et 110 degrés grâce à un système de chauffe qui va tuer les germes éventuels. Après cette pasteurisation, nous redescendons le jus de fruit en température pour l’embouteiller. » La boisson est ensuite envoyée dans un tank stérile pour être stockée, en fonction des besoins, avant de rejoindre l’étape de remplissage. En parallèle, la future bouteille de plastique arrive sous une forme qui ressemble à un grand tube à essai en plastique épais. Un convoyeur transporte ce futur contenant pour lui faire passer un traitement aux UV afin de le désinfecter avant de passer par une phase de dépoussiérage. « Nous injectons ensuite du H202 et le passons au four à la fois pour le désinfecter mais aussi pour lui donner une préforme malléable pour intégrer un moule. » Etiré puis soufflé, le tube à essai devient une bouteille plastique à la forme souhaitée. « Tout au long du process, nous avons des opérations de contrôle sur les différents éléments » indique le directeur de site en montrant le convoyeur qui achemine les bouchons jusqu’à la désinfection avant qu’ils ne viennent boucher les bouteilles. En fin de chaine, une machine s’occupe de vérifier que la bouteille est bien remplie et bien fermée. Avant de rejoindre l’aire de conditionnement, elle est marquée de la date limite de consommation, du lot et de l’heure d’embouteillage.
Un nouvel outil
A côté de la ligne dédiée au PET, Refresco s’appuie sur une nouvelle ligne qui ne concerne que les bouteilles en verre, installée en 2022 grâce à un investissement de huit millions d’euros. Ce nouvel équipement produit 20 000 bouteilles par heure pour les formats 0,20 et 0,25 litre et 10 500 bouteilles par heure aux formats un litre et au format spécifiquement américain de 0,473 litre. Pour un client particulier, lui aussi tenu secret, Refresco met en bouteille une boisson aux fruits ressemblant à de la citronnade. « Le jus est ici chauffé et embouteillé à 85 degrés car on a une opération où l’on couche la bouteille pour que le chaud vienne en contact avec la capsule afin de garantir la fermeture. La bouteille est ensuite refroidie à 35 degrés. » Un mouvement de la bouteille suivi par un refroidissement qui va aspirer la capsule et garantira ensuite le fameux « pop » au moment de l’ouverture. Avant d’accueillir la boisson, chaque bouteille vide passe par une opération de rinçage préalable.
Prêtes à partir
Avant d’être emballées, quelques bouteilles prises au hasard repartent au laboratoire pour subir, comme à l’arrivée des citernes, des tests de qualité. « Nous faisons des tests complémentaires de microbiologie pour détecter les germes éventuels mais aussi de physicochimie » explique la responsable du service. Une fois la qualité attendue garantie, les bouteilles sont ensuite étiquetées, à la colle chaude ou froide mais aussi avec des bandes adhésives. Finalisée, les bouteilles sont mises en palettes, enrubannées, puis transférées au dépôt capable d’accueillir 17 000 palettes avant de repartir en camion. « Entre les livraisons de matière première et les palettes expédiées, au total, nous générons 12 000 camions en flux par an. » Près de 80 références pour une dizaine de marques, parmi les plus connues du marché, sortent ainsi des lignes de production de Refresco à Nuits-Saint-Georges et trôneront sur les tables du petit-déjeuner, partout en France.
Nadège Hubert
-
Vente des vins Hospices de Beaune - Dominic West, Eva Longoria, Zabou Breitman et Jean Reno illuminent la soirée au Clos de Vougeot
-
Beaune - Incendie dans un silo à grains
-
Ce samedi ... les Foulées Beaunoises et le semi-marathon ont déferlé sur Beaune et la Côte de Beaune
-
134,2 M€ investis par la Région Bourgogne - Franche-Comté
-
164ᵉ Vente des Vins des Hospices de Beaune - Un total de 13 944 200 € pour un millésime qui aura donné des « sueurs froides »
-
Beaune - De la gendarmerie aux vignes : Hervé Moreau, l’homme qui voulait « dire la vérité »
-
La 164e Vente des Vins des Hospices de Beaune c’est dimanche !
-
Passage de témoin à Dijon - François Rebsamen transmet le flambeau de la mairie de Dijon à Nathalie Koenders
-
Ambiance festive lors de la Vente des Vins des Hospices de Beaune - La Pièce de Charité adjugée à 460 000 €
-
Les Festivinales® 2024 – Programme de ce samedi 16 novembre pour la Vente des Vins des Hospices
-
151e Fête des Grands Vins de Bourgogne - Un rendez-vous incontournable pour les amateurs de vin
-
Beaune - Feu dans un silo : les opérations d’extinction dureront au moins jusqu’à demain
-
Beaune - Une expérience inégalée : 4 000 références de vins pour la Fête des Grands Vins qui se poursuit ce samedi
-
Interdiction des transports scolaires en Côte-d'Or vendredi 22 novembre de 5 h à 15 h
-
Beaune - Des enchères au service des Hospices de Beaune qui investissent 90 millions d'euros pour un hôpital tourné vers l’avenir
-
Les Hautes-Côtes de Beaune transformées en terrain d’entraînement des spécialistes de l’appui aérien
-
Chiens excités, départ fulgurant : le Canicross enflamme Beaune !
-
Vins de Bourgogne- Une récolte 2024 plus modeste avec des volumes en baisse mais une qualité exceptionnelle
-
Beaune - Effluves, éclats de rire et effervescence : les Festivinales battent leur plein
-
Beaune - 158 participants à la marche nordique : 907 € récoltés pour la Ligue contre le Cancer
-
Circulation délicate sur les routes ce jeudi
-
Budget 2025 de Beaune - Un programme d’investissements ambitieux à 18,7 millions d’euros sans hausse d'impôts