Conseil municipal de Beaune – Une esquisse budgétaire « contrainte mais volontariste » de 2024 donnée avec le rapport d’orientations budgétaires

Conseil municipal de Beaune – Une esquisse budgétaire « contrainte mais volontariste » de 2024 donnée avec le rapport d’orientations budgétaires
Parmi les projets,le gros chantier de 2024 sera indéniablement la réhabilitation complète de la piscine dès l’été prochain pour 11 M€.

La tonalité des orientations budgétaires pour cette nouvelle année qui se profile est celle du maintien d’un investissement fort en essayant de recourir le moins possible aux emprunts, sans augmenter les impôts, et ce dans un contexte national contraint avec une inflation galopante. Alain Suguenot, maire de Beaune, a planté le décor lors de la séance du conseil municipal de mardi soir.

Le plat principal de ce conseil de mardi soir a concerné le rapport d’orientations budgétaires, étape qui précède obligatoirement le vote du budget 2024 qui interviendra le jeudi 14 décembre à 18 h.
« La santé financière de Beaune est bonne et solide, mais pour combien de temps encore ? » Le maire Alain Suguenot a relaté le contexte économique national plus que contraint avec une inflation recors (+4,9 % en 2023) qui aura impactée les finances de la ville en matière de consommation énergétique (+400 000 € de dépenses) ou n’épargnant pas les dépenses d’investissement donnant l’exemple de la Communauté d’agglo « en six mois, certains projets ont pris une hausse de 30% en l’espace de six mois ».
Sans oublier la hausse des taux d’intérêt, une croissance faible mais également la revalorisation du point d’indices des fonctionnaires (+2,6 M€) : « nous allons essayer de se passer de l’emprunt cette année » comme en 2023 grâce aux résultats satisfaisants des années précedentes (encours de la dette : 14,5 M€ du capital restant dû).
Les charges sont donc lourdes pour la Ville avec un budget de 138 M€ alors que les recettes proviennent du fruit des impôts, « qui a subi un coup mortel avec la suppression de la taxe d’habitation en début d’année, malgré tout Beaune est la seule ville de France à avoir diminuer à quatre reprises les taux des impôts en 29 ans ». La Ville perçoit une compensation financière due au développement économique de la Communauté d’agglo.
Malgré ce contexte, la Ville a inscrit sa politique d’investissement avec plusieurs priorités avec le déploiement de projets pour les cinq prochaines années.
La sécurité s'incrit déjà dans la politique de la ville avec l’installation de 130 caméras de vidéoprotection. Il est prévu la poursuite de l’investissement avec des produits toujours plus innovant (inscription de 50 000 € annuellement) ou encore la création d’un centre de surveillance urbaine
Favoriser l’inclusion et la cohésion avec notamment la nouvelle politique du CCAS ou celle menée au sein des Espaces Beaunois avec un espace numérique.
L’aménagement urbain se poursuivra par des travaux Place Madeleine, parking Bretonnière-ex Doras, carrefour Eiffel/Maladière avec la poursuite des aménagements de mobilité douce (pistes cyclables) sur le Boulevard Circulaire avec la phase 3 en 2024 . « Nous allons continuer d’apporter la nature en ville avec l’aménagement du Parc de la Chartreuse ou bien des rénovations énergétiques des bâtiments. »
La culture trouvera sa place avec une réflexion autour d’une programmation saisonnière pour la Lanterne Magique « qui rencontre un grand succès » à l’image de ce qui se fait pour le théâtre ainsi que pour une nouvelle offre culturelle autour de l’Hôtel des Ducs-Musée du Vin.
Des travaux majeurs vont concerner la rénovation des établissements scolaires, après Champagne, ce sera au tour des Blanches-Fleurs puis Saint-Jacques. Des investissements seront opérés au camping en direction du développement du photovoltaïques.
Et le gros chantier de 2024 sera indéniablement la requalification complète de la piscine dès l’été prochain pour 11 M€.

Les propositions pour "pour refaire société"
Après cette présentation, la parole a été donnée aux deux groupes d’opposition. Carole Bernhard (Liste Pour Beaune Vraiment) a relaté un « élément important oublié : les profiteurs de guerre » qui ont fait des marges records sous le couvert de l’inflation « des superprofits que le gouvernement refuse de taxer ».
Elle a présenté plusieurs propositions dont une expérimentation d’un congé menstruel pour les fonctionnaires relatant une Étude Ifop pour iNTIMINA « qui serait de nature à fidéliser nos agentes », ou encore la piétonnisation du centre-ville ou de certaines places « réduction des nuisances sonores et de la pollution, déambulation sécurisée et apaisée des piétons, reconquête des espaces immobilisés par les véhicules : tout plaide en faveur de cette mesure ». Alain Suguenot préfère lui les Zones à Trafic Limité (ZTL), réservées aux riverains, bus, services d'urgences : « un contrôle par lecture de plaque d’immatriculation sera assuré » : une première mise en œuvre avec les travaux Place Madeleine qui devrait s’étendre ensuite dans d’autres points du centre-ville.
Elle est « restée sur sa faim » sur le thème des mobilités douces « on a majoritairement l’impression d’avoir des trottoirs flambants neufs ! c’est une occasion manquée d’associer les habitants à l’élaboration de ce projet de réaménagement » appelant de ses vœux de voir se créer une commission municipale du développement durable et de la transition écologique, commission transversale chargée d’évaluer chaque projet sous l’angle de l’adaptation au changement climatique et de la préservation de la biodiversité.
Concernant le domaine de l’inclusion, « pour refaire société, nous plaidons depuis le début du mandat pour un nouveau contrat social » qui passerait par la participation de citoyens tels que conseils de quartier, conseil municipal des jeunes. Le maire a dit avoir revu sa vision des choses depuis les émeutes et s’est dit pour la création d’un CMJ et de relais dans les quartiers.
Pour refaire société, carole Bernhard a proposé que la ville s’inscrive dans une expérimentation de caisse alimentaire commune « pour permettre à tous nos concitoyens d’avoir accès à une alimentation choisie et de qualité, qui soutienne une agriculture locale et durable », une bonne idée qu’Alain Suguenot souhaite mettre dans les mains d’associations.
Geoffroy Brunel, conseiller, a parlé au nom du Groupe Beaune Convergence relevant « un système de fiscalité locale a bout de souffle : une réforme globale s’impose, le budget est de plus en plus contraint avec moins de recettes » invitant à bien choisir les investissements « il ne faut pas se tromper pour une vision à long terme de la ville » arguant une démographie en baisse et un vieillissement de la population. Alain Suguenot annonce la création de 800 logements en accession à la propriété ou locatifs d’ici 3 ans « des efforts de construction ne pourront pas rattraper le manque actuel. C’est un enjeu majeur pour les classes moyennes. Il faut également attirer une population plus formée… ».

Jeannette Monarchi