2e session du Forum de l’islam de France (FORIF) : un dialogue qui s’amplifie

2e session du Forum de l’islam de France (FORIF) : un dialogue qui s’amplifie

Ce lundi 26 février, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, ministre des cultes, a donné le coup d'envoi de la 2e session nationale du Forum de l’islam de France. Cette initiative vise à accueillir de nouveaux acteurs et à lancer de nouveaux chantiers dans le cadre du dialogue entre l'État et les représentants du culte musulman en France.

Un format de dialogue apprécié des acteurs du culte musulman
Au cours des dernières années, le dialogue avec le culte musulman a été profondément renouvelé pour permettre une meilleure prise en compte des enjeux et préoccupations exprimés localement par les acteurs du culte musulman. Les Assises territoriales de l’islam de France (ATIF) ont notamment joué un rôle majeur dans ce processus en permettant un dialogue participatif sur les enjeux du culte musulman au niveau local.
Fort de ce succès, le ministre de l’Intérieur a lancé en février 2022 le Forum de l’islam de France (FORIF), un espace de dialogue national réunissant des acteurs de terrain, imams, aumôniers, responsables associatifs, élus locaux et acteurs de la société civile.
 
Des résultats concrets à l'issue de deux ans de travaux
La première session du FORIF, qui s'est déroulée entre 2022 et 2023, a permis de mobiliser les participants autour de quatre thèmes prioritaires : l’organisation des aumôneries, la sécurité des lieux de culte, le droit des associations du culte musulman, et la professionnalisation des imams.
Cette première session a abouti à des résultats concrets, notamment la production de guides pratiques et la création d'initiatives telles que l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM).
 
La 2e session nationale : une feuille de route ambitieuse
La 2e session du FORIF, lancée en février 2024, voit l'arrivée de nouveaux participants et l'amplification des travaux initiés lors de la première session. Les participants seront répartis en six groupes de travail, chacun se concentrant sur des thématiques spécifiques telles que la sécurité des lieux de culte, la professionnalisation des imams, ou encore la structuration territoriale et inter-associative.

Création d'un statut pour les imams et appel à la structuration de la communauté musulmane
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé la création d'un statut officiel pour les imams en France. Cette mesure vise à structurer la deuxième religion du pays de manière plus organisée, en imposant des exigences de formation et en offrant une protection sociale aux imams, similaire à celle dont bénéficient les représentants d'autres religions. Le ministre a également encouragé la formation d'une fédération de l'islam sur le modèle de la fédération protestante, en soulignant que l'organisation devrait émerger de la communauté musulmane elle-même sans intervention de l'État. Par ailleurs, Gérald Darmanin a abordé la question de la sécurisation des lieux de culte musulmans, promettant un doublement du budget alloué, et a exprimé son intention de résoudre les problèmes d'accès aux sépultures confessionnelles. Ces annonces interviennent dans un contexte d'augmentation des actes antimusulmans en France, exacerbés, selon le ministre, par les tensions au Proche-Orient.
 
Cette nouvelle session a pour objectif de répondre aux préoccupations exprimées lors des Assises territoriales de l’islam de France et de poursuivre les efforts pour renforcer le dialogue et la coopération entre l'État et les acteurs du culte musulman.
Le dialogue entre l'État et les cultes, inscrit dans la tradition française depuis la loi de 1905, reste un pilier essentiel de la gestion des affaires religieuses en France, favorisant ainsi la compréhension mutuelle et la construction de solutions concertées.