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Bourgogne - Franche-Comté - Marie-Guite Dufay expose les enjeux brûlants lors du conseil régional

Bourgogne - Franche-Comté - Marie-Guite Dufay expose les enjeux brûlants lors du conseil régional
Bourgogne - Franche-Comté - Marie-Guite Dufay expose les enjeux brûlants lors du conseil régional
Bourgogne - Franche-Comté - Marie-Guite Dufay expose les enjeux brûlants lors du conseil régional
Bourgogne - Franche-Comté - Marie-Guite Dufay expose les enjeux brûlants lors du conseil régional
Photo 3 : Minute de silence en hommage à Jean-Pierre Soissons Photo 4 : Les élus du Rassemblement National brandissant des pancartes anti-migrants en soutien à la militante mise en garde à vue, action qui a obligé à une suspension de séance

Lors de la séance du conseil régional de ce jeudi, Marie-Guite Dufay a abordé plusieurs sujets brûlants, notamment la mise en examen de la maire d'Avallon, le trafic de drogue, et les inondations touchant certaines communes.

Lors de l'ouverture de la séance du conseil régional ce jeudi matin, Marie-Guite Dufay a abordé l'affaire brûlante de la mise en examen et de la détention provisoire de la maire d'Avallon, Jamilah Habsaoui, survenue la veille au soir. Soulignant le fléau que représente le trafic de drogue, elle a salué l'action forte et "juste" menée par le gouvernement, tout en exprimant le choc que représente cette situation pour les habitants d’Avallon, au vu des quantités saisies.
En sa qualité d'élue de la République, Marie-Guite Dufay a tenu à rappeler deux principes fondamentaux : « la présomption d'innocence jusqu'à la fin de la procédure et le rejet absolu de toute forme d'amalgame, particulièrement répandue sur les réseaux sociaux ces derniers jours ». Suite à l'annonce de la mise en examen, elle « a pris ses responsabilités » en suspendant la délégation à la ruralité confiée à Jamilah Habsaoui, - Nathalie Labrosse prendra le relais. En accord avec Jérôme Durain, président du groupe majoritaire, elle a également acté la mise en retrait de Jamilah Habsaoui de ce groupe politique.
Marie-Guite Dufay a également rendu hommage à Jean-Pierre Soissons, décédé en février dernier, évoquant son « destin marquant dans la 5e République », et appelé l’assemblée à observer une minute de silence en sa mémoire. Enfin, elle a exprimé le soutien de la Région aux communes touchées par les inondations, saluant l'engagement sans faille des agents et des élus locaux.
Marie-Guite Dufay a abordé la situation agricole. Elle a reconnu la colère et l'impatience des acteurs du secteur, soulignant que le plan d'action en place commence à donner des résultats concrets, avec notamment la rétrocession de 600 dossiers à l'État, le soutien de la Chambre d'agriculture et des banques qui prennent en charge les taux d'intérêt. La normalisation est espérée d'ici la fin du premier semestre.
Par ailleurs, elle a mis en lumière l'attractivité de la région, se félicitant du nombre élevé de projets d'investissement étrangers aboutis en 2023 (93), générant 3 600 emplois sur tout le territoire.
Enfin, elle s'est exprimée sur le dossier de l'aéroport de Dole-Tavaux, soulignant les investissements régionaux importants dans cette infrastructure. Cependant, elle a remis en question son utilité face au faible trafic entrant, exprimant des doutes quant à l'opportunité de continuer à investir des fonds publics dans des vols sortants limités à quelques destinations.
La contribution financière de la Région à l'aéroport s'élève à 2 millions d'euros pour le fonctionnement et 1,8 million d'euros pour les investissements depuis 2016. Cependant, malgré ces investissements importants, Marie-Guite Dufay exprime des doutes quant à l'efficacité de cette infrastructure. « Rien n’a changé ! » Elle remet en question le rôle de la Région dans le maintien de cette structure, soulignant que les vols sortants sont limités à seulement quatre destinations (Fez, Marrakech, Porto et la Corse en été). « Dans un contexte où les ressources publiques sont limitées », elle s'interroge sur la pertinence de poursuivre cet engagement financier, particulièrement lorsque le trafic entrant reste faible.

Traditionnelles prises de parole des Groupes politiques

1

Sécurité : Le Groupe Rassemblement National interpelle sur la situation régionale
Julien Odoul, à la tête du Groupe Rassemblement national, a centré son intervention sur la question de la sécurité. Il a critiqué l'apparent manque d'intérêt de la présidente pour ce sujet, soulignant « que ce sujet ne semble pas vous intéressez voire que vous maîtrisez en ne parlant pas des derniers actes d’ensauvagement qui ont pollué notre actualité et la Région n’est pas épargnée, Dijon se cartellise…». Pour le Rassemblement national, la sécurité est une priorité absolue, et il demande instamment qu'elle soit placée au cœur des débats régionaux. Julien Odoul insiste sur la nécessité pour la région de jouer un rôle actif dans le rétablissement de l'ordre républicain et dans le soutien aux forces de l'ordre.
Le groupe Rassemblement national, invoquant la liberté d'expression, a exhibé des pancartes en soutien à une militante d'extrême droite ayant brandi une pancarte anti-immigration lors du Carnaval de Besançon, ce qui lui a valu d'être placée en garde à vue. Cette initiative a contraint la présidente à interrompre la séance et à rappeler, en vertu de l'article 48 du code de la politique des assemblées, que tout « comportement des élus, y compris l'introduction d'objets sans lien avec la procédure délibérative, est strictement interdit ».

2

Débat régional : Gilles Platret interpelle sur les sujets essentiels
Gilles Platret, président du groupe Rassemblement des Républicains de la Droite, du Centre et des Écologistes Indépendants, a focalisé son intervention sur plusieurs sujets clés devant être débattus, notamment celui du loup, qualifié de « victoire arrachée après de longues luttes ». Il a exprimé des regrets quant à la limitation de ce débat, tout en saluant la présence du Préfet de Région - cette question relève de la compétence de l'État. Il a souligné le besoin de faire intervenir d'autres spécialistes, notamment des représentants des professions agricoles. Rebondissant sur les mobilisations agricoles, il a appelé la région à accélérer l’instruction des dossiers « avec le risque de voir l’argent repartir à la commission européenne aux termes de cette aide ».
Il a évoqué la dimension idéologique sous-jacente au retrait de la région du financement de l'aéroport de Dole-Tavaux, « accusant l'absence de courage politique et pointant du doigt les négociations présumées avec les écologistes ». Selon lui, « les arguments techniques avancés dissimulent la réalité des décisions prises durant la campagne électorale ». Par ailleurs, il a critiqué la déclinaison du plan territorial, qu'il estime être motivée par des considérations idéologiques. Il déplore que l'éco-conditionnalité prenne le pas sur la mise en œuvre des projets de développement régional.

3

Denis Thuriot condamne le soutien du RN à des opinions racistes
Denis Thuriot, président du groupe Elus Progressistes, a trouvé contradictoire d’enlever les délégations de Jamilah Habsaoui en regard de la présomption d’innocence. Il a également condamné les actions du Rassemblement National en soutien à cette militante, déplorant leur appui à une opinion raciste, rappelant qu'assimiler les violeurs aux étrangers constitue un délit. Il a critiqué le parti pour son refus d'aider les quartiers sensibles, qualifiant ses membres de « donneurs de leçons » qui sont eux-mêmes des délinquants.
Ensuite, Denis Thuriot a appelé la Région à être plus attentive aux attentes des citoyens, soulignant que le « pari n'est pas relevé ». Il a mis en avant les efforts annoncés par le gouvernement en faveur des agriculteurs et a encouragé la Région à accélérer la mise en œuvre des déclinaisons régionales, mettant en garde contre le risque de mise sous tutelle pour la gestion des fonds européens.

4

Claire Mallard, à la tête du Groupe Écologistes et Solidaires, a mis en lumière la normalisation de la violence, « l’égalité des chances laisse la place aux ressentiments » faisant référence aux « appels à la haine raciale ».
Soulignant l'impact des mégacrues comme exemples de notre vulnérabilité face aux changements climatiques, pour elle, « il est crucial de se concentrer sur l'essentiel, à savoir la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ». Elle préconise que « les solutions reposent sur la préservation de la nature ».
 

5

Muriel Ternant, porte-parole du groupe des élus communistes et républicains, a vivement critiqué les récentes annonces du gouvernement concernant la réduction des dépenses de l’Etat, « les qualifiant d'appel à l'austérité pour les collectivités ». Elle a exprimé ses inquiétudes notamment dans une situation budgétaire restreinte. Selon elle, ces mesures gouvernementales risquent d'entraîner de nouvelles coupes dans les dépenses publiques.

6

Déclaration percutante de Jérôme Durain sur la sécurité et les finances régionales
Jérôme Durain, leader du groupe majoritaire « Notre Région par cœur », a exprimé sa stupéfaction face à l'ampleur du trafic de drogue, soulignant que cette menace sévit à proximité immédiate. Il a insisté sur le respect de la présomption d'innocence, alors que la justice et l'instruction ne font que débuter.
De plus, il a fermement condamné les propos racistes, soulignant qu'ils ne se basent pas sur les faits mais condamnent les origines des individus visés.
Abordant les défis financiers auxquels la région est confrontée, Jérôme Durain a déploré les réductions draconiennes des dépenses de l'État, alors que les recettes diminuent également, « plongeant la région dans une impasse financière pour assumer ses missions ».
En réponse aux critiques de Julien Odoul sur la sécurité, il l’a invité à se concentrer sur ce qu'il connaissait réellement : « Vous ne maîtrisez ni les compétences de la Région ni les questions de sécurité. Vous n'êtes même pas conseiller régional ! Votre intérêt semble se limiter à l'immigration et à la sécurité, des domaines qui ne relèvent pas de la compétence régionale. Vous êtes complètement à côté de la plaque. Que proposez-vous en matière de sécurité ? S’il vous plait au lieu d’être un mauvais chroniqueur des drames de la région, je vous invite à travailler vos dossier régionaux ».
Il a cherché à rectifier les « erreurs d’appréciation » mentionnées par Gilles Platret concernant la lenteur du traitement des dossiers en affirmant que « les choses avancent ». En ce qui concerne l'aéroport, il a clarifié qu'il n'y avait pas de considérations idéologiques en jeu mais que cette question est davantage politique qu'idéologique. Pour preuve, la majorité émet un vœu en soutien de l'aéroport de Saint-Yan. Il a ajouté qu'il n'y avait eu aucune négociation discrète à ce sujet. Selon lui, la véritable question est de savoir si le financement d'une infrastructure qui ne semble pas contribuer à l'attractivité de la région est opportun.

Jeannette Monarchi