BOURGOGNE

Les solutions numériques au service de la santé régionale

Les solutions numériques au service de la santé régionale
En 2023, 32 000 actes ont été effectués à distance via la plateforme régionale de télémédecine. Financée par l'Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté et mise en œuvre par le GRADeS e-santé de Bourgogne-Franche-Comté, Telmi a été développée par Maincare pour répondre aux besoins des professionnels de santé et à diverses disciplines médicales. @ON HEALTH

L’ARS, agence régionale de santé, s’appuie sur différents outils numériques. Parmi eux, Telmi, une plateforme numérique avec différents services accessibles aux patients mais aussi aux professionnels. Ces derniers peuvent ainsi mieux agir aussi bien dans le suivi qu’en cas d’urgence.

Sur les 14 salariés de l’ARS consacrés à l’e-santé, deux assurent le fonctionnement de Telmi, la plateforme de télémédecine régionale. « Il s’agit d’un environnement numérique sécurisé sur lequel différents actes de santé sont possibles. Le plus connu du grand public est la téléconsultation » explique Adeline Patte, chargée de mission télésanté de l’ARS. Pendant la crise sanitaire, cet outil s’est révélé particulièrement utile. Depuis, les patients retrouvent peu à peu le chemin des cabinets. Toutefois encore utilisée, la téléconsultation n’est que l’un des nombreux services mis en place par l’ARS sur sa plateforme.

Un outil pour les pros
Sur les 32 000 actes réalisés par l’intermédiaire de la plateforme en 2023, la téléexpertise se révèle de plus en plus utilisée. « Un professionnel de santé, un généraliste par exemple, peut transmettre un dossier avec photo pour solliciter l’avis d’un expert ou lever un doute, auprès, par exemple, d’un dermatologue puisqu’il s’agit de la spécialité la plus demandée. » Ce système proposé aux acteurs médicaux semble répondre à leur besoin tout en facilitant la vie des patients. Alors que les délais peuvent parfois atteindre jusqu’à un an pour obtenir un rendez-vous médical, selon les spécialités et les territoires, cet outil apporte une réponse en 48 heures pour la dermatologie, une semaine en cardiologie. « C’est plus rapide qu’une consultation en présentielle et dans les déserts médicaux, ça évite aux patients de se déplacer loin. » A titre d’exemple, alors qu’il n’y a plus aucun dermatologue dans la Nièvre, la téléexpertise apporte une réponse concrète. Telmi compte une vingtaine de spécialités médicales en téléexpertise mais d’autres devraient continuer à renforcer l’offre. De leurs côtés, les médecins plébiscitent la solution. « On compte une augmentation de 56 % des actes de téléexpertise entre 2021 et 2023. La tendance se poursuit en 2024. » Les trois spécialités les plus demandées sont la dermatologie, 1 000 actes mensuels, la cardiologie et la neurologie.

Assurer le suivi
Du côté des professionnels de santé, l’ARS constate une augmentation de 2,5 % des utilisateurs ayant recours à la téléexpertise que ce soit des EHPAD, des cabinets de généralistes, des structures accueillant des personnes en situation de handicap ou encore des centres hospitaliers. Pour autant, les professionnels de santé évaluent la pertinence de l’outil en fonction des cas. « Cela ne concerne bien sûr pas les urgences vitales ! Tout ne peut pas se faire en télémédecine. » Et si le dossier présenté à l’expert nécessite un suivi de sa part ou de rencontrer le patient concerné, il prend alors le relais pour une consultation. « Cela permet de prioriser les cas qui en ont besoin et de désengorger les salles d’attente des hôpitaux ou des cabinets de médecin. La seule limite, c’est d’avoir les experts qui trouvent du temps médical » souligne Ivan Tan, lui aussi chargé de mission télésanté de l’ARS. Les spécialistes se situent en général au plus près du domicile du patient. Le service s’appuie sur une centaine d’experts actifs.

Gérer l’urgence
En complément de la téléexpertise, la plateforme Telmi a mis en place un service pour les urgences médicales, notamment neurologique dans les cas d’AVC. « La téléassistance consiste à solliciter un professionnel de santé mais avec des vidéos à l’appui. Un urgentiste peut montrer un patient en difficulté à un neurologue » reprend Adeline Patte. Ce service apporte à tous les patients de la région, où qu’il se trouve, et plus particulièrement en milieu rural, à bénéficier de la même prise en charge médicale dans des circonstances où chaque minute compte. « Cela évite d’avoir à prendre du temps pour transférer un patient vers un centre hospitalier précis. N’importe quel service d’urgence peut agir. » Plus de 650 actes par mois de ce genre ont lieu à travers la plateforme.

Nadège Hubert