"Après moi ? Le déluge ..."

"Après moi ? Le déluge ..."

L'édito du jour d'info-beaune.com

L'annonce de la dissolution de l'assemblée nationale a surpris bien du monde ce dimanche soir, d'autant à guère plus d'un mois des Jeux Olympiques. Franchement, la France avait-elle besoin maintenant un tel capharnaüm politique ? Le résultat était connu  de tous, une forme de copié-collé de celui de 2019, à quelques exeption près. Une annonce d'autant plus étonnante qu'Emmanuel Macron lui-même avait annoncé à ce sujet il y a quelques jours, " à élection européenne, enseignement européen", histoire d'insister sur l'absence d'impact sur la vie politique nationale... et ce dimanche soir, c'est avec un bidon d'essence qu'il a pris la parole.

Oui, clairement la macronie est à genoux mais depuis plusieurs mois, le chant du cygne résonne avec la fin annoncée du deuxième mandat d'Emmanuel Macron et la recomposition d'un paysage politique totalement démantibulé depuis 2017. L'hyperprésidentialisation des mandatures Macron ne laisse guère d'autres possibilités tant tout repose sur sa personne. Alors quelle est l'idée derrière la dissolution ici et maintenant ? Couper l'herbe sous le pied au Rassemblement National ? Ca fait bientôt 40 ans que le discours politique est celui du "barrage" et à chaque nouvelle élection, c'est un nouveau résultat qui ne fait que renforcer les partis à l'extrême de l'échiquier politique. 

Est-ce que la dissolution pouvait attendre ? Sûrement à vrai dire...

Alors que la France accueille les Jeux Olympiques à la fin du mois de juillet, peut-on se permettre un tel moment alors que les résultats des législatives viendront semer toujours plus de troubles ? 

Avons-nous d'autres batailles à mener ? On n'en manque pas..

Alors quel est ce jeu malsain auquel le Président de la République nous emmène si ce n'est celui de la basse oeuvre politicienne pour mieux préparer 2027 ? Croit-il vraiment à un sursaut "républicain" face au Rassemblement National alors même que tous les indicateurs sociaux sont au plus bas, alors même que les Français ont vu leurs factures d'énergie exploser, leurs agriculteurs malmenés, une réforme des retraites passée en force.. et le sentiment d'être inaudibles auprès de la classe politique.

 "Après nous le déluge"  finalement ? Si ç'est la conception que la classe politique se fait du vivre-ensemble alors même que toute la planète aura les yeux rivés sur Paris et la France, il est grand temps de  changer dans les plus brefs délais les conseillers en communication et stratégie politique de l'Elysée. 

Laurent Guillaumé