BEAUNE

Dissolution de l’Assemblée Nationale – « Chronique d’une catastrophe annoncée ! » pour Alain Suguenot

Dissolution de l’Assemblée Nationale – « Chronique d’une catastrophe annoncée ! » pour Alain Suguenot

Plutôt que de chercher à comprendre les raisons de l’échec, le Président de la République a choisi le pire des scénarios. Après une large défaite aux Européennes, il a, en effet, préféré le coup du poker menteur pour cacher l’humiliation.
N’est pas Charles De Gaulle qui veut. Le vocabulaire est ainsi fait que la démission n’est pas la dissolution.
Il est vrai qu’en d’autres temps, lorsque l’on n’était plus d’accord avec le peuple, le peuple avait raison, et l’on tirait sa révérence.
L’attitude d’aujourd’hui apparaît pour beaucoup d’entre nous comme irresponsable dans un pays aujourd’hui confronté à d’immenses difficultés.
Difficultés économiques et budgétaires (l’endettement est considérable), difficultés sociales… Cette crise institutionnelle ne fait qu’ajouter à l’inquiétude grandissante de nos compatriotes.
Si la décision brutale permettait d’envisager une issue positive, elle serait peut-être un moindre mal. Il semble cependant qu’il n’en soit rien.
L’absence de majorité à l’Assemblée Nationale ne pourra encore qu’être aggravée, et dans le meilleur des cas, après ces élections précipitées.
Emmanuel Macron, qui en 2017 prophétisait qu’avec lui, les extrêmes disparaîtraient, n’a en fait cessé de les faire progresser, en sacrifiant au contraire les partis politiques modérés de droite comme de gauche.
Quelle réponse apporter dans ces conditions à la précipitation, l’improvisation, l’immaturité d’un coup de tête qui risque d’aboutir au chaos ?
A la veille des Jeux Olympiques, au moment où les tensions internationales n’ont jamais été aussi fortes, n’y avait-il pas d’autres priorités ?
Que le Président de la République n’ait pas accepté le sort des urnes aux élections européennes ne nécessitait pas ce dernier péché d’orgueil.
Rien n’obligeait de décider à la va-vite l’organisation d’un scrutin qui pouvait attendre l’automne et des circonstances plus appropriées à un réel débat démocratique.
Chacun jugera en son âme et conscience. Je crois pour ma part que les vrais Républicains auraient raison de ne pas participer à une telle mascarade, et surtout de refuser d’être réduit au rang de bouée de sauvetage, ou d’être à la remorque de l’une ou l’autre des parties.
Pour rester optimiste, pour construire l’avenir, il faut un après…

Alain Suguenot 
Maire de Beaune 
Président de l’Agglomération