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Hydrogène : de la volonté à la concrétisation à Dijon Métropole

Hydrogène : de la volonté à la concrétisation à Dijon Métropole

Une enveloppe de 100 millions d’euros transforme peu à peu les projets autour de l’hydrogène en réalité à Dijon Métropole. En inaugurant sa première station de production et de distribution ce 24 juin, la collectivité transforme un peu plus la mobilité du territoire.

Après deux ans de retard, notamment en raison de la faillite du fournisseur de bus Van Hool, la première station de production et de distribution d’hydrogène de Dijon Métropole est enfin opérationnelle. Inaugurée par François Rebsamen ce 24 juin au matin, la station vise à alimenter la flotte de bennes à ordures et de bus du territoire. « Quatre bennes seront alimentées ainsi que 28 bus au cours de l’été mais d’ici 2035, nous devrions fournir de l’hydrogène à une flotte de près de 60 bus et une vingtaine de bennes » a précisé François Rebsamen, président de Dijon Métropole.
Cette première station, située au nord de Dijon, s’inscrit dans un budget global de 100 millions d’euros qui financera également une seconde station à hydrogène au sud de la Métropole et au renouvellement des flottes de bus et de bennes pour 70 % de l’enveloppe. Cet investissement repose sur 24 millions d’euros de subventions par l’intermédiaire de l’Ademe, de la Région et de l’Union européenne tandis que la Banque des territoires soutient le projet avec un prêt de sept millions d’euros. « Nous poussons tous les éléments d’une filière industrielle de l’hydrogène. Ce n’est pas un hasard car l’histoire de la région est liée à la recherche sur le sujet ce qui a peu à peu donné naissance à un écosystème qui essaime dans toute la Bourgogne - Franche-Comté » a insisté Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional.

Des objectifs chiffrés
Avec cette station de production et de distribution d’hydrogène, Dijon Métropole entend réduire son empreinte carbone. « 40 % des gaz à effet de serre du territoire proviennent de la mobilité. Ces émissions devront être réduites de 65 % d’ici 2035 pour atteindre 90 % en 2040 » a souhaité François Rebsamen. Pour porter ce projet, la collectivité s’est entourée d’ENGIE Solutions Hydrogène, d’Inthy et ADEME Investissement pour créer la coentreprise Dijon Métropole Smart EnergHy qui assure l’exploitation de la station.
Au quotidien, une vingtaine de véhicules pourront faire le plein d’hydrogène dans la nouvelle station par l’intermédiaire de quatre bornes dont trois dédiés aux poids lourds avec une pression de sortie de 350 bars. De son côté, l’électrolyseur sur lequel s’appuie la production d’hydrogène dispose d’une capacité quotidienne de 430 kilos. L’équipement utilise pour l’instant l’électricité du réseau Enedis mais devrait à termes avoir recours à l’énergie produite par l’unité de valorisation énergétique située en face. Pour la Métropole, cette station contribue à mettre en place un mix énergétique pour sa mobilité même si la comparaison entre électrique et hydrogène semble plaider en faveur de la seconde. « Un bus urbain à hydrogène fera le plein en 20 minutes pour disposer d’une autonomie de 300 kilomètres tandis qu’un bus électrique demande quatre heures pour se recharger et n’aura que 180 kilomètres d’autonomie » a souligné François Rebsamen.
Cet engagement fort en direction de l’hydrogène vient en amont de la 11e édition des journées hydrogène dans les territoires qui débuteront ce mardi à Dijon et qui réuniront près de 800 personnes venues de tout l’Hexagone.

Nadège Hubert