ECONOMIE

S’assurer que le plan se déroule sans accroc

S’assurer que le plan se déroule sans accroc

Plastipak fabrique des préformes en PET, autrement dit des éléments de plastique qui deviendront des bouteilles de plastiques. Avant d’arriver à ce produit fini, l’entreprise a recours aussi bien à du plastique vierge qu’à du plastique recyclé sous forme de granulés qu’elle transforme par injection. Une femme se cache derrière le bon fonctionnement de cet atelier.

Gérer l’approvisionnement en PET des lignes de production de Plastipak n’est pas de tout repos. Myriam Boulonnais en a la charge. Entrée chez Plastipak en 2018, cette trentenaire diplômée d’un master en supply chain ne cache pas son appétence pour le secteur industriel. « J’aime voir la fabrication d’un produit avant qu’il n’arrive dans les rayons et dans notre quotidien. Je veux comprendre et voir comment il se transforme à partir d’une matière première avant qu’il ne soit utilisé. » Avant de rejoindre l’entreprise américaine, elle avait déjà fait ses armes dans la métallurgie puis a suivi son envie de découvrir autre chose et de changer de région.
Désormais dans l’univers du plastique, à l’heure du plasticbashing, elle trouve des arguments dans son quotidien pour prendre la défense de sa filière. « A travers l’activité de recyclage de Plastipak, je vois l’importance du tri et toutes les possibilités pour donner une nouvelle vie à cette matière. Par ailleurs, pour les bouteilles, il semble difficile de remplacer le plastique par du verre quand on voit les quantités et la consommation mondiale qui est faite. » Elle évoque également le procédé et le transport moins énergivore du plastique par rapport au verre.

Un jeu de jonglage
Toutefois Myriam Boulonnais participe d’un « consommer autrement » en gérant les différentes matières premières qui rejoignent les ateliers et les lignes d’injection de Plastipak. L’entreprise ne se contente pas d’intégrer du plastique, du PET. « Nous utilisons aussi du RPET, du PET recyclé en interne, et du RPET qui vient de l’extérieur. » Au quotidien, Myriam Boulonnais s’assure donc de la chaine dans son ensemble, de l’approvisionnement en quantité de matière première pour réaliser les bouteilles jusqu’à la remise des préformes aux clients. Elle fait le lien entre les attentes de ce dernier et la faisabilité en atelier. « Chaque demande implique des contraintes et de l’autre, dans nos ateliers, l’outil vit avec ses propres contraintes. Mon travail consiste à trouver les solutions pour optimiser l’un par rapport à l’autre. C’est un jeu intellectuel et d’analyse des données qui me plaît. » La gestionnaire jongle ainsi entre les sept presses à injection  de l’atelier et les moules utilisés.

Un œil sur la bouteille
Et quand les préformes quittent l’usine de Sainte-Marie-la-Blanche, composées en partie de PET recyclé, pour rejoindre les usines des clients, Myriam Boulonnais éprouve un certain contentement à les retrouver sous leur forme finale sur la table d’un barbecue ou à l’apéritif. « C’est un réflexe de regarder les bouteilles pour voir les codes de fabrication et savoir si ça a été fait dans notre usine. Ça me fait sourire et ça peut évoquer des anecdotes, les défis techniques ou marketing qu’une bouteille peut soulever. »

Nadège Hubert