ECONOMIE

L’industrie pour gravir les échelons

L’industrie pour gravir les échelons

L’industrie fait partie des secteurs où les compétences s’acquièrent encore parfois sur le terrain, faisant évoluer les salariés. Anthony Mechain a débuté en bas de l’échelle chez Plastipak et gère aujourd’hui une équipe de responsables.

« Je n’avais qu’un petit CAP de conducteur de machine quand j’ai commencé » sourit humblement Anthony Mechain qui a intégré Plastipak en 2007 en tant qu’opérateur. Avant de rejoindre le site de Sainte-Marie-la-Blanche et l’équipe de 135 salariés, Anthony Mechain a travaillé en maison de vin. « Je n’étais pas passionné par l’école et l’industrie m’offrait des débouchés accessibles. » A 40 ans, il est désormais coordinateur UAP extrusion d’atelier et se présente comme le garant du process dans l’atelier d’extrusion. Cette opération vise à transformer des paillettes de plastique recyclé en granulés afin qu’ils deviennent ensuite de nouvelles bouteilles en plastique.
Chez Plastipak, le coordinateur s’épanouit, appréciant notamment le process. « C’est une partie longue à apprendre, c’est très technique. On en apprend tous les jours car les équipements réagissent différemment. » Désormais à la tête d’une équipe de cinq coordinateurs, eux-mêmes responsables d’équipes, il apprécie cette gestion managériale. « On travaille à rechercher des améliorations continues pour limiter les arrêts de travail, améliorer les conditions de travail des équipes, gagner en ergonomie, éviter les tâches difficiles physiquement en envisageant des automatisations. Ce travail demande du temps et des budgets. »

Entre idées reçues et réalité
L’industrie a donné l’opportunité à Anthony Mechain de grandir professionnellement. En charge d’une partie des recrutements, il reçoit des profils de tous horizons et comprend certaines idées reçues sur le secteur. « Le travail en poste n’est pas toujours évident mais l’industrie peut être un véritable tremplin. Et puis, ça dépend de l’entreprise. Chez Plastipak, on est plutôt pas mal. On peut grandir dans l’industrie. » Le quarantenaire met aussi l’accent sur la part d’inconnu qui ponctue son travail autant que les nouveautés qui peuvent arriver. « Il y a une routine dans le process mais de l’imprévu dans l’humain ou avec les machines. Et puis, quand de nouvelles lignes se montent, c’est un challenge à relever ! »
Sans se prévaloir d’une certaine fierté, le salarié considère comme valorisant de contribuer à concevoir un produit du quotidien, même en plastique. « Il faut expliquer ce que l’on fait ici, que nous recyclons beaucoup. Le problème ne vient pas forcément de la bouteille mais de l’usage que l’on en fait et du fait de la jeter n’importe où. »

Nadège Hubert

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