ECONOMIE

Côte-d'Or - Début de la moisson de la moutarde avec 12 000 tonnes à récolter

Côte-d'Or - Début de la moisson de la moutarde avec 12 000 tonnes à récolter
Côte-d'Or - Début de la moisson de la moutarde avec 12 000 tonnes à récolter
Côte-d'Or - Début de la moisson de la moutarde avec 12 000 tonnes à récolter
Côte-d'Or - Début de la moisson de la moutarde avec 12 000 tonnes à récolter
Chaque été, la société Reine de Dijon représentée par Noëlle Muller, rencontre les producteurs pour évaluer la récolte en présence de Damien Beaumont, président de l’Association de la Moutarde de Bourgogne.

La campagne de moisson de la moutarde en Côte-d’Or a démarré ce lundi à Aiserey, avec un objectif de 12 000 tonnes, dont 400 tonnes en bio.

En raison d'un printemps très humide, la moisson de la moutarde débute avec une semaine de retard et devrait se terminer le 10 août. Les agriculteurs de Côte-d’Or, opérant en bio et en conventionnel, se préparent pour cette période cruciale. Chaque année, la société Reine de Dijon rencontre les producteurs pour évaluer la récolte.
 
Importance de la filière moutarde en Bourgogne
La dénomination « moutarde de Dijon » ne désigne pas une origine géographique mais un procédé de fabrication. Historiquement, les fabricants de moutarde s’installaient dans les régions viticoles comme la Bourgogne, où l'acidité du verjus de raisin a été remplacée par le vinaigre pour améliorer la saveur.
 
Le rôle de l’Indication géographique protégée (IGP)
Depuis 2009, l'IGP « Moutarde de Bourgogne » certifie des graines de moutarde cultivées et transformées en Bourgogne. Ce label, reconnu dans l'UE, assure aux consommateurs un produit de qualité et d'origine contrôlée. La région Bourgogne-Franche-Comté, avec ses 7000 hectares de culture de moutarde en Côte-d’Or, est le principal producteur.
 
11 000 hectares de champs de moutarde en Bourgogne Franche-Comté
Reine de Dijon soutient activement la filière agricole en Bourgogne. Depuis la réintroduction de la graine de moutarde en Bourgogne en 1992, dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC), la production a considérablement augmenté, passant de 300 à 11 000 hectares, pour une production annuelle de 10 à 15 000 tonnes. L'objectif est de s'approvisionner de plus en plus en France pour réduire la dépendance au Canada.
La région Bourgogne - Franche-Comté compte 11 000 hectares de champs de graines de moutarde, dont 7 000 hectares en Côte-d'Or. Ce département demeure le principal producteur, bien que la culture de la moutarde s'étende jusqu’en Seine-et-Marne et dans l’Aisne, avec environ 1 500 hectares situés hors de Bourgogne. Des extensions se font dans le Jura et en Haute-Saône.
 
Défis et perspectives
En 2022 et 2023, une pénurie de graines de moutarde, due à une pression accrue des insectes et à une réduction de l'utilisation d'insecticides, a entraîné une forte demande industrielle. En Côte-d'Or, les agriculteurs, qui collaborent avec les cinq principaux industriels moutardiers (Unilever, Reine de Dijon, Moutarderie Fallot, Européenne de Condiments et Charbonneaux-Brabant), font preuve d'un savoir-faire reconnu. « C’est une fierté de produire en Côte-d’Or la moutarde de Dijon », confie Damien Beaumont, président de l’Association de la Moutarde de Bourgogne. Le prix de rémunération, connu avant l’ensemencement, devrait permettre une récolte de 1,5 tonne par hectare en 2024, supérieure à celle de 2023. En bio, les rendements peuvent atteindre 3 500 € par hectare.
Avec 600 producteurs, dont 150 en Côte-d'Or, la filière a beaucoup progressé, investissant et recrutant. « Malgré les excès d'eau enregistrés depuis le 18 octobre, qui ont compliqué le désherbage, en particulier en bio, la plaine présente un bon rendement cette année, permettant de satisfaire les commandes malgré les défis climatiques des dernières années. »
Noëlle Muller, responsable marketing de Reine de Dijon, rappelle que l'IGP impose des critères stricts, garantissant une moutarde 100 % Bourgogne.
La moisson de la moutarde en Côte-d’Or reste un pilier économique et culturel, mettant en lumière le savoir-faire local et l'importance de la filière agricole pour la région.

Jeannette Monarchi