CÔTE D'OR

La FFB 21 essaie de garder le moral

La FFB 21 essaie de garder le moral
La FFB 21 essaie de garder le moral
La FFB 21 essaie de garder le moral
La FFB 21 essaie de garder le moral

Les membres de la fédération française du bâtiment de Côte-d’Or se sont retrouvés ce mercredi pour une rencontre annuelle, occasion de faire un point sur l’activité, ralentie par la crise immobilière, mais aussi de remettre quelques parpaings d’or pour se réjouir de beaux succès.

Un saut dans le temps a introduit le discours d’Emmanuel Chevasson, président de la délégation de Côte-d’Or de la fédération française du bâtiment. « Nous voulons relancer les marchés de la construction, identifier ce qui bloque et apporter des solutions. Ce ne sont pas mes mots mais ceux prononcés par Christian Baffy, ancien président de la FFB, il y a 25 ans. Ils sonnent aussi justes aujourd’hui. » 
En effet, la filière souffre d’un secteur de l’immobilier en berne avec « 100 000 logements en moins construits cette année ». Une situation qui, selon Emmanuel Chevasson, impacte aussi bien les étudiants dont il estime que 10 % renoncent à leurs cursus faute de logement, que les séniors qui ne trouvent pas de place en EHPAD. Il a également été interpellé par un chiffre livré dans la presse récemment faisant état de 24 % des couples qui repoussent ou renoncent à l’idée d’avoir un enfant car ils ne disposent pas de bonnes conditions pour se loger.

En appeler à l’Etat
« Le bâtiment est au cœur des activités et de la vie des cités mais pas des décisions politiques » a regretté Emmanuel Chevasson qui estime que la filière du bâtiment vit sous le diktat de Bercy, habitué à revenir sur de nombreux dispositifs. Pourtant, d’après un calcul simple, il considère que le bâtiment reste source de revenus pour la collectivité. « La TVA dans le bâtiment représente 90 milliards d’euros tandis que les aides de l’Etat au logement atteignent moins de 40 milliards, le bilan reste positif. » 
Pour inverser la tendance, le représentant de la FFB Côte-d’Or se veut force de propositions : un prêt à taux zéro universel, le maintien du régime fiscal favorable pour les investisseurs avec des dispositifs comme Pinel ou encore un plan quinquennal pour donner de la visibilité à la construction et la rénovation. « Il faudrait également remettre MaPrimeRénov’ dans son état originel puisqu’elle a été amputée de plusieurs aspects. »

Des bâtiments et des hommes
Si le moral n’est pas complètement en berne dans une profession qui se sait essentiel, la filière du bâtiment s’inquiète des conséquences sur l’emploi. « Nous perdons un emploi toutes les cinq minutes soit 10 000 de moins chaque mois. Avec eux, nous perdons de l’expérience et des compétences. » Par ailleurs, Emmanuel Chevasson considère que 7 669 chefs d’entreprise du bâtiment se sont inscrits à France Travail entre janvier et juin 2024. « C’est 34,2 % de plus qu’en 2023 ! »
Pour expliquer ces chiffres, la baisse des constructions ne suffit pas. Il place dans le banc des accusés une complexité grandissante de l’activité ou encore la multiplication des impayés et des délais de paiement. « Nous encourageons la mise en place d’un médiateur régional pour donner un interlocuteur à nos entreprises » a-t-il souligné à l’intention du préfet de région présent au premier rang. « Souvent les entreprises du bâtiment sont les dernières activités économiques dans les territoires ruraux et pourtant on laisse ces TPE fermer discrètement. »

Garder le sourire
Décidé à finir sur une note plus joyeuse, Emmanuel Chevasson et ses équipes ont ensuite remis les traditionnels parpaings d’or. Ils ont ainsi récompensé le groupe femme de la FFB Côte-d’Or qui a organisé les Sensation’Elles. Cet évènement a réuni, pendant trois jours à Dijon, 450 femmes de la filière venues de toute la France et permis d’évoquer en toile de fond la féminisation des professions du bâtiment. Deux autres parpaings ont été attribué à l’architecte Christelle André du cabinet AA Group et à la SMA BTP en la personne de son président Jacques Chanut pour son implication aux côtés des acteurs du bâtiment.

Nadège Hubert