Plus que jamais, la dermatologie hospitalière de Chalon sur Saône, en tête de proue régionale

Plus que jamais, la dermatologie hospitalière de Chalon sur Saône, en tête de proue régionale
Plus que jamais, la dermatologie hospitalière de Chalon sur Saône, en tête de proue régionale
Plus que jamais, la dermatologie hospitalière de Chalon sur Saône, en tête de proue régionale
Plus que jamais, la dermatologie hospitalière de Chalon sur Saône, en tête de proue régionale

L'initiative lancée il y a 20 ans par Jean Friedel, dermatologue chalonnais qu'on ne présente plus, est devenue aujourd'hui, l'un des rouages indispensables au bon fonctionnement dermatologique à l'échelle de la Bourgogne-Franche Comté. Info-chalon.com vous en dit plus.

C'était une simple idée au départ, née en 2004, lorsque Jean Friedel, dermatologue de l'hôpital de Chalon, s'élance dans la consultation à distance, sur demande d'un confrère de Louhans. Le principe est lancé de manière très artisanal, sur la simple volonté de deux personnes. Une démarche citoyenne qui viendra sceller le destin de la dermatologie à l'échelle de l'ensemble de la région. 

20 ans plus tard, l'idée est devenue à maillon indispensable dans la lutte contre la désertification médicale, et une belle manière de rééquilibrer quelque peu les chances face à la problématique de l'accès des patients aux spécialistes. Aujourd'hui à la retraite, Jean Friedel est sur tous les fronts, faisant du diagnostic dermatologique un sacerdoce, devenu indispensable à la politique publique de santé. 

Bientôt 5000 expertises menées par an... 40 % réalisées par Chalon sur Saône 

Au fil des ans, la démarche d'expertise dermatologique s'est étoffée autour de 5 centres régionaux, mais c'est bien Chalon sur Saône qui figure en tête de proue du dispositif. De quoi laisser dire au Conseiller Régional, Jérôme Durain, "ça fait du bien quand tout ne se passe pas à Dijon". Les dermatologues chalonnais, Elisa Goujon, Julie Journet, Camille Mangold et Jean Friedel, ont insisté  sur un système qui repose quasi exclusivement sur leurs engagements personnels, bien au-delà de ce qu'on peut demander à un praticien, demandant à l'Agence Régionale de Santé, toujours plus de moyens. "Il faut une vraie reconnaissance de la part des autorités de santé, c'est un travail supplémentaire ".

La télé-expertise, qui se développe bien au-delà de la seule dermatologie, est devenue un véritable enjeu de santé publique. Grâce au soutien de la région Bourgogne-Franche Comté, au rendez-vous depuis 20 ans, a précisé Jérôme Durain, l'activité de télé-expertise connaît une croissance exponentielle dans la région. En 2024, ce sont déjà plus de 17 000 actes enregistrés sur la plateforme régionale TELMI, concernant une vingtaine de spécialités médicales. 

Le développement de la télé-expertise dermatologique s'appuie sur un réseau de 200  médecins généralistes et autres acteurs de la santé, désormais équipés d'un smartphone et d'un dermatoscope greffé au téléphone. Le principe de fonctionnement est presque déconcertant dans son mode de fonctionnement ont insisté les dermatologues chalonnais, tout en considérant que face au trop-plein d'activité des dermatologues libéraux, ils apportent une vraie réponse territoriale. 

Le médecin prend trois clichés, une vue d'ensemble, une vue de près et une vue via le dermatoscope. Les clichés sont adressés au pôle dermatologique. La réponse est ultra-rapide et permet de déclencher au besoin une prise en charge chirurgicale dans des délais très rapides, du jour au lendemain pour des situations d'urgence ou dans les 7 à 10 jours. Un changement radical dans la prise en charge démartologique. 

"Ce n'est pas de la dermatologie au rabais"

Jean Friedel s'est voulu très clair dans ce que certains pourraient qualifier de médecine au rabais. Le protocole mis en place en terme de suivi, permet à un vrai travail d'interconnexion entre les professionnels de santé, même dans des territoires totalement dépourvus de spécialistes. Ainsi dans la Nièvre par exemple, il n'y a plus de dermatologue ! Au Creusot, à Montceau, à Autun... la situation est similaire et elle ne risque pas de s'arranger. Malgré tous les efforts à motiver les jeunes troupes dans la spécialité de la peau, la dermatologie peine à séduire. Ainsi, dans 25 % des cas, la consultation ne nécessite pas de suite et 23 % nécessitent une biopsie ou une hospitalisation. 

Jean-Jacques Coiplet, Directeur Général de l'Agence Régionale de Santé et Marie-Claude Boiteux - Présidente de la Fédération Française de la peau ont insisté sur l'exemplarité chalonnaise dans le diagnostic dermatologique. "Un modèle à suvire qui est un vrai succès", "la capitale de la télé-dermatologie à Chalon" pour Jérôme Durain. 

A l'heure où 25 % des Français renoncent aux soins faute d'accès à des spécialistes, la télé-médecine est un enjeu majeure dans les équilibres territoriaux. 

"Il faut savoir laisser sa chance au patient" rappelle Marie Mercier

La sénateur de Saône et Loire, médecin avant tout, évoque un principe démocratique indispensable au vivre-ensemble. Le principe qui permet un accès aux soins équitable quelque soit l'endroit où l'on réside. Et la télé-médecine est plus que jamais une approche sur laquelle les politiques de santé doivent se pencher. Même si cela ne peut être l'Alpha et l'Oméga des politiques de santé, elle doit être considérée comme l'un des outils pour répondre à l'urgence du moment. 

Laurent Guillaumé