CÔTE D'OR

Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - Des outils innovants pour mieux protéger les victimes en Côte-d’Or

Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - Des outils innovants pour mieux protéger les victimes en Côte-d’Or
Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - Des outils innovants pour mieux protéger les victimes en Côte-d’Or
Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - Des outils innovants pour mieux protéger les victimes en Côte-d’Or
Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - Des outils innovants pour mieux protéger les victimes en Côte-d’Or

En Côte-d’Or, le préfet, les associations, les forces de l’ordre et les autorités judiciaires travaillent ensemble pour lutter contre les violences faites aux femmes. QR codes, dépliants et affiches déployés dans des lieux stratégiques viennent renforcer un réseau déjà fortement mobilisé. Ces initiatives visent à rendre l’aide plus accessible et à renforcer la prise en charge des victimes de violences conjugales.

Ce lundi 25 novembre, dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté et de la Côte-d’Or, a accueilli à Dijon des partenaires engagés dans l’accompagnement des victimes de violences conjugales et intra-familiales. Cette journée a mis en lumière les avancées et les dispositifs innovants pour lutter contre ce fléau.
 
Des chiffres alarmants, mais une parole qui se libère
Le préfet a rappelé les chiffres préoccupants des violences : en Côte-d’Or, 1 000 victimes de violences familiales et 591 faits de violences sexuelles ont été enregistrés depuis le début de l’année. Une hausse expliquée en partie par une meilleure libération de la parole et une sensibilisation accrue. Il a salué le rôle central des associations comme Solidarité Femmes 21, ADEFO, France Victimes, le CIDFF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles), Maison des femmes, et les intervenantes sociales en police et gendarmerie, tout en soulignant l’importance de ce réseau structuré entre forces de l’ordre, justice et acteurs sociaux. « Les mentalités doivent changer. Nous devons continuer à sensibiliser et à accompagner les victimes pour leur offrir des solutions rapides et adaptées », a déclaré Paul Mourier.
 
Des outils innovants pour une prise en charge rapide
Deux nouveaux dispositifs ont été présentés : ces nouveaux outils de communication visent à simplifier l’accès à l’aide pour les victimes. Ces dispositifs, conçus pour être accessibles et efficaces, comprennent un dépliant sur le 3919 (Violences Femmes Info, est le numéro national de référence pour l'écoute et l'orientation des femmes victimes de violences ) actualisé comprenant tous les numéros de téléphones des partenaires de Côte-d’Or. La nouveauté est l’intégration d’un QR Code. En scannant ce code avec un smartphone, les victimes ou leurs proches peuvent accéder instantanément à une base d’informations complètes. Cela inclut les coordonnées des associations locales spécialisées dans l’accompagnement, ainsi que des ressources utiles pour obtenir une assistance immédiate.
L’autre outils : des affiches déployées dans des lieux stratégiques. Ces affiches, présentes dans les lieux publics, les établissements de santé, et même dans le monde de la nuit, rappellent l’existence du numéro d’urgence 3919. Elles sensibilisent également sur l’importance de ne pas rester isolée et de recourir au réseau de soutien.
Ces outils visent à réduire les délais entre la demande d’aide et la mise en relation avec le réseau d’accompagnement. Ils symbolisent une nouvelle approche proactive, renforçant la visibilité et l’accessibilité des dispositifs d’aide aux victimes de violences conjugales et intra-familiales. « Ce QR Code est un outil novateur qui permet une mise en contact rapide avec l’ensemble du réseau », a précisé le préfet.
 
Le soutien judiciaire en première ligne
Olivier Caracotch, procureur de la République près du tribunal judiciaire de Dijon, a rappelé que la lutte contre les violences conjugales constitue une priorité de l’autorité judiciaire depuis le Grenelle de 2019, qui a marqué un tournant décisif dans leur prise en charge. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, il a souligné qu'il reste encore des étapes à franchir « mais il y a des avancées notoires ». Parmi elles, la mise en place de circuits courts locaux pour garantir une réponse rapide, la spécialisation des intervenants avec la création d’un comité de pilotage dédié aux violences intra-familiales, et un partenariat renforcé entre les associations et les services sociaux. Par ailleurs, une attention particulière est portée au traitement des auteurs, pour prévenir la récidive et compléter l’accompagnement des victimes. Avec une multiplication par trois des procédures traitées et le doublement des ordonnances de protection pour les personnes en danger, la lutte contre les violences conjugales progresse. Des mesures innovantes, comme 31 téléphones grave danger et 3 bracelets anti-rapprochement, accompagnent ces efforts. « Il y a deux fois plus de poursuites pénales, environ 330 par an, soit une par jour, avec une volonté accrue de déférer les mis en cause aussi souvent que possible. Il reste du chemin à parcourir, mais les efforts coordonnés portent leurs fruits », a déclaré le procureur, soulignant l’impact des alternatives aux poursuites, comme les stages de sensibilisation pour primo-délinquants.
 
Témoignages et rôle des associations
Une victime a partagé son expérience, rappelant l’importance d’un accompagnement humain et personnalisé. Les associations présentes, comme Solidarité Femmes 21 et France Victimes, ont insisté sur leur travail de suivi, de mise à l’abri, et sur les dispositifs concrets comme l’éviction du conjoint violent.
Le CIDFF a informé plus de 1 352 élèves et étudiants sur la prévention des violences sexistes et sexuelles. Un centre dédié aux violences sexuelles, ouvert en juillet 2024, a déjà accompagné 58 victimes, offrant soutien juridique et psychologique.
 
Une mobilisation constante
Avec 60 logements d’urgence disponibles via l’ADEFO (Association Dijonnaise d'Entraide des Familles Ouvrières) et des intervenants sociaux et psychologues au sein des commissariats ou brigades de gendarmerie, le réseau s’attache à répondre aux besoins immédiats des victimes. « Les violences conjugales, ce n’est pas qu’une journée. C’est tous les jours que nous devons agir », a rappelé une intervenante sociale en gendarmerie.
 
Un travail de fond pour un impact durable
Grâce à ces efforts, la Côte-d’Or renforce sa lutte contre les violences faites aux femmes. Les dispositifs présentés, couplés à une mobilisation collective des autorités et des associations, témoignent d’une volonté commune d’améliorer la prise en charge des victimes et de réduire ces violences insupportables.

Jeannette Monarchi