BOURGOGNE

Les femmes au travail

Les femmes au travail

Quand cinq grandes entreprises se réunissent pour parler parité et mixité, cela donne CoWorkHer, un évènement qui réunit plus de 120 salariés des structures impliquées. Principalement féminin, le public a découvert ce mercredi 27 novembre des témoignages motivants de parcours professionnels.

« Ne vise pas les étoiles tout de suite, arrête-toi au lampadaire ! » Cette phrase d’Elise Moreau, présidente du Ceser Bourgogne Franche-Comté et grand témoin du CoWorker, résume les remarques que les femmes peuvent entendre quand elles se projettent sur des postes à responsabilité. Mais aux vues de son parcours, Elise Moreau n’a que peu tenu compte de ceux qui ne portaient pas pour elle les bonnes ambitions professionnelles. « Je ne me voyais pas moi-même à ce poste de haute responsabilité même si j’étais convaincue qu’une femme pouvait l’occuper. J’avais le syndrome de l’imposteur. On m’a encouragé, me précisant que j’avais fait la preuve de mes compétences. » Grand témoin de la matinée, elle a insisté sur le fait qu’être à la hauteur était une chose que l’on pouvait apprendre.


Imposture, quand tu nous tiens
Des exemples comme celui d’Elise Moreau, le CoWorkHer qui s’est tenu au Conseil régional n’en a pas manqué. L’évènement, coorganisé par EDF, La poste, la SNCF, la Caisse d’Epargne et Orange ; a donné la parole aux femmes pour que d’autres suivent leur voie et s’émancipent de certains diktats de la société qui tendent à les freiner dans leur carrière et leurs envies professionnelles. Parmi les parcours inspirants, celui de Lara Khristenko, agent d’exploitation EDF, a montré qu’il ne fallait pas s’auto-limiter. « Quand je suis entrée chez EDF, je ne pensais pas grimper sur les poteaux, harnais à la taille. Au contraire, quand un responsable m’a suggéré d’aller vers ce poste, j’ai mis en avant tout ce qui n’allait pas dans mon profil. Aujourd’hui pourtant, je suis totalement épanouie. » 
La difficulté que rencontrent les femmes à s’affirmer arrive souvent tôt dans une carrière. A la SNCF, Audrey Bertrand, responsable des ressources humaines, a dû être poussée par une autre femme pour oser candidater au poste qu’elle occupe après l’obtention de son diplôme. « Je pensais que je ne serais pas crédible ou légitime par rapport au niveau de responsabilités car je n’avais pas toute la palette de compétences. » Pourtant, depuis trois ans, elle réalise un travail à la hauteur des attentes.

De la nécessité d’une direction engagée
Les entreprises partenaires ont également mis en avant les outils dont chacune dispose pour encourager la parité et la mixité des profils. A la Caisse d’Epargne de région, le parcours Potenti’L aide les femmes à développer leur talent. A La poste, le réseau Un.e, porté par des ambassadeurs et ambassadrices de toutes les branches, vise à faire progresser la parité au sein du groupe. « Nous avons par exemple organisé une réunion avec 20 % d’hommes contre 80 % de femmes pour provoquer une réaction et ça a marché ! » sourit Blandine Alglave déléguée régionale du groupe La poste en Bourgogne - Franche-Comté. Les postiers et postières planchent également sur la question de la monoparentalité tandis que dans l’école de l’intelligence artificielle de l’entreprise, les équipes ont été volontairement construites de façon paritaire. « On ne voudrait pas que les algorithmes soient conçus uniquement par des hommes au risque de porter certains critères sexistes. » Chez EDF, des formations entrainent les managers à détecter les talents, où qu’ils se trouvent. Parce qu’après tout, les compétences, qu’elles soient comptables, techniques, ou ménagères, n’ont jamais fait partie des acquis dont chacun dispose dès la naissance.

Nadège Hubert