Tickets restaurant : une utilisation restreinte dès janvier 2025 ?

Tickets restaurant : une utilisation restreinte dès janvier 2025 ?

Depuis août 2022, les tickets restaurant sont devenus un outil incontournable pour de nombreux Français, permettant d’acheter non seulement des plats préparés, mais aussi des produits alimentaires bruts dans les supermarchés. Pourtant, cette mesure, qui devait être prolongée jusqu’en 2026, risque de ne pas survivre à l’année 2024 en raison de l’interruption des travaux législatifs liée à la crise gouvernementale.
 
Retour aux restrictions pré-2022
À compter du 1ᵉʳ janvier 2025, sauf intervention législative ou réglementaire d’urgence, l’usage des tickets restaurant sera limité aux produits alimentaires immédiatement consommables. Cela inclut : 
- Plats préparés, sandwichs, salades et desserts conditionnés. 
- Pain, viennoiseries et certains produits boulangers. 
- Conserves et surgelés de plats cuisinés. 
En revanche, les produits bruts comme les pâtes, le riz, la viande, le poisson ou les légumes frais ne seront plus éligibles. Cette évolution marque un retour à la réglementation en vigueur avant l’élargissement temporaire instauré en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat face à l’inflation.
 
Un impact majeur pour les consommateurs et les acteurs économiques
Selon la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR), 96 % des bénéficiaires se sont déclarés favorables à la prolongation de l’élargissement. Son arrêt affecterait : 
- 5,4 millions de salariés, qui voient en ces titres un complément crucial à leur pouvoir d’achat. 
- Les supermarchés, qui risquent de perdre une part significative de leur clientèle habituée à payer des produits essentiels avec ces titres. 
- Les restaurateurs, qui espèrent regagner des parts de marché, estimant un manque à gagner de 576 millions d’euros en 2023. 
 
Quelles solutions pour éviter cette restriction ?
La prolongation de l’élargissement pourrait être adoptée sous plusieurs formes : 
1. Vote d’une nouvelle loi par le Parlement après la formation d’un gouvernement. 
2. Prolongation temporaire par décret pour maintenir les conditions actuelles en attendant des débats législatifs. 
3. Négociations entre les parties prenantes, incluant les syndicats, les restaurateurs, et la grande distribution. 
 
Perspectives pour 2025
Le retour aux conditions d’utilisation pré-2022 risque de générer des frustrations parmi les salariés et de modifier les habitudes de consommation. Toutefois, cette mesure pourrait raviver le rôle initial des tickets restaurant : soutenir la restauration et la vente à emporter, qui ont souffert pendant la crise sanitaire. 
Alors que des millions de Français comptent sur ces titres pour alléger leur budget alimentaire, l’incertitude législative met en lumière la nécessité de solutions rapides pour préserver le pouvoir d’achat dans un contexte économique toujours fragile.