Procès de l'assassinat de Samuel Paty : un verdict plus sévère que le réquisitoire

Procès de l'assassinat de Samuel Paty : un verdict plus sévère que le réquisitoire

Après sept semaines d’audience marquées par des témoignages poignants et des plaidoiries intenses, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict ce vendredi soir dans le procès de l’assassinat du professeur Samuel Paty. Les huit accusés, jugés pour leur implication à divers niveaux dans l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, ont vu leurs peines dépasser celles requises par le procureur.
Le professeur Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020 près de son collège du Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avait été victime d’une attaque d'une barbarie inouïe. L’auteur de cet attentat, Abdoullakh Anzorov, un islamiste radical tchétchène de 18 ans, avait été abattu par les policiers après son crime. Mais cet assassinat, prémédité, avait été le fruit d’un enchaînement d’événements dans lequel plusieurs individus avaient joué un rôle clé, de près ou de loin.
 
Des peines plus sévères que celles requises
Le verdict rendu par la cour a ainsi réservé une surprise, avec des peines plus lourdes que celles initialement requises par le ministère public. Les accusés étaient jugés pour des faits allant de l'incitation à la haine et à la violence, à la complicité dans l’assassinat, en passant par la diffusion d’informations permettant de localiser Samuel Paty.
- Le père de la collégienne : L’un des accusés les plus surveillés dans cette affaire, en raison de son rôle central, est le père de la collégienne qui avait dénoncé Samuel Paty après qu'il ait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves lors d'un cours sur la liberté d’expression. Ce dernier a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, une peine bien plus lourde que celle de 7 ans requise par le procureur.
- Le prédicateur islamiste : Le prédicateur islamiste, qui avait notamment incité à la haine contre Samuel Paty via des vidéos en ligne, a écopé de 15 ans de réclusion criminelle. C’est également plus que les 10 ans de prison demandés par le procureur à son encontre.
- Les amis du tueur : Trois amis de l’auteur de l’assassinat ont été condamnés à 16 ans de réclusion criminelle, pour avoir facilité l’identification de Samuel Paty et joué un rôle dans la planification de l’attentat, en partageant notamment des informations sur le professeur et en orientant Anzorov vers sa victime. Les peines de ces trois hommes sont supérieures aux 12 ans de réclusion demandés par l’accusation.
Ce procès a été un moment de vérité et de justice pour la famille de Samuel Paty, les proches du professeur, ainsi que pour la communauté éducative et la société française dans son ensemble.