CÔTE D'OR

La CPME, des vœux emprunts d’un certain ras-le-bol

La CPME, des vœux emprunts d’un certain ras-le-bol

Syndicat professionnel des TPE et PME de Côte-d’Or, la CPME a profité de sa traditionnelle cérémonie des vœux ce 6 janvier à l’hôtel de ville de Dijon pour se faire l’écho d’une fatigue des chefs d’entreprise quant au contexte politique et au poids qu’ils subissent.

« Il y a un ras-le-bol des chefs d’entreprise devant le spectacle politique affligeant » a souligné Geoffroy Secula, président de la CPME de Côte-d’Or. A l’occasion des vœux adressés le 6 janvier, il a rappelé que le syndicat professionnel avait adressé des propositions aussi bien à l’Etat qu’au niveau européen pour faciliter la vie et le quotidien des entreprises mais aussi pour lever les freins au développement économique. Il a notamment fait référence à la simplification administrative particulièrement attendue des chefs d’entreprise ou encore à un certain illogisme pour les entrepreneurs de verser des congés payés à un salarié en arrêt de travail.
« 66 000 entreprises ont mis la clé sous la porte en 2024 contre une moyenne à 45 000 par an par le passé. Notre département n’a pas été épargné » a regretté le représentant avant de poursuivre : « Deux tiers des TPE ont des problèmes de trésorerie, les carnets de commande baissent comme la commande publique tandis que les délais de paiement se rallongent ». Certains secteurs peinent plus que d’autres dans cette conjoncture économique tendue comme l’immobilier, le bâtiment ou encore l’automobile. En partenariat avec l’association 60 000 rebonds, une vingtaine de dirigeants en faillite ont été accompagné.

Des politiques au rendez-vous de 2025
Geoffroy Secula a également déploré le spectacle offert par le monde politique, mettant l’accent sur d’autres priorités : « Il faut trouver un budget tandis que la France est le premier pays du monde si l’on ramène les dépenses publiques au PIB par habitant ». Dérive des comptes publics depuis 50 ans, frein à la compétitivité par une accumulation de normes et millefeuilles administratifs…, le représentant a dressé une liste des choix peu concluants des gouvernements successifs. « J’espère qu’en 2025 nous verrons la fin du KO politique et que la confiance, déjà entachée, entre les entreprises et le monde politique tiendra. » Moins enclines à soutenir l’Etat et subissant le contexte flou, les entreprises sont moins encouragées à investir ou encore à créer des emplois. « Certaines envisagent de se délocaliser, de placer des fonds à l’étranger ou encore de faire la grève de l’impôt » a évoqué Geoffroy Sécula.
Devant cet état d’esprit assombri, le président de la CPME de Côte-d’Or, qui cèdera sa place le 18 février prochain à l’occasion de l’assemblée générale, a rappelé le rôle du syndicat professionnel. En 2025, la CPME prévoit d’ores et déjà une centaine d’évènements pour former ou encore informer ses 850 adhérents. « Nous accompagnerons notamment sur la cybersécurité ou encore l’IA. Cette dernière est un moteur de productivité, de gain de temps mais aussi de réduction des coûts. Elle ne s’adresse pas seulement aux grands groupes. » 
En conclusion, pour 2025, le président de la CPME a souhaité à chacun d’avoir la santé, tant pour les entrepreneurs, leurs proches, leurs collaborateurs que leurs entreprises ; mais aussi la responsabilité pour apporter de la visibilité et de la lisibilité aux dirigeants et enfin de la stabilité, « indispensable à ceux qui font la vie de notre pays ».

Nadège Hubert