CÔTE D'OR

Côte-d'Or - Le SICECO inquiet pour 2025

Côte-d'Or - Le SICECO inquiet pour 2025

Pendant sa cérémonie de vœux 2025, le Siceco, territoire d’énergie Côte-d’Or, a alerté ses partenaires et les élus locaux. Le syndicat mixte regroupe 675 communes et 18 EPCI de Côte-d’Or. Gestionnaire de la distribution et fourniture d’électricité, il craint que les changements prévus par l’Etat n’interfèrent dans l’équilibre entre milieu rural et urbain.

675 communes, exception faite de Dijon Métropole, et 18 EPCI ont confié au Siceco la gestion des réseaux électriques moyenne et basse tension et lui ont délégué l’organisation du service public de distribution et de fourniture de l’électricité. A ce titre, Jacques Jacquenet, président du Siceco, a insisté sur son inquiétude tant sur le retard de la loi de finances 2025 qui place les collectivités dans l’incertitude, qu’au sujet des possibles diminutions de ses revenus. « Je veux parler des risques de ponction par l’Etat sur la taxe électrique et encore plus grave, la suppression du Fonds FACé dans son principe de financement par le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité, inscrite dans le projet de loi de finances 2025. » Ce fonds d'amortissement des charges d'électrification repose sur les distributeurs d’électricité en France, qui aide ainsi financièrement les collectivités rurales en charge de réseaux de distribution d’électricité à mener leurs travaux d’amélioration. Au-delà des chantiers qu’il permet de mener, Jacques Jacquenet voit un autre risque à la suppression de ce fonds : « Elle permet également aux territoires ruraux de bénéficier d’une fourniture d’électricité de qualité égale à celle des territoires urbains » a résumé Jacques Jacquenet.


Les modifications auxquelles le Siceco a fait allusion se traduiraient désormais par un financement provenant de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité. Concrètement, le contribuable ne serait plus à l’origine du financement, remplacé par l’usager, entrainant « un risque de fracture électrique ». Jacques Jacquenet s’inquiète enfin de l’impact économique éventuel pour les territoires. « Au-delà de la qualité d’alimentation en électricité et de l’aménagement du territoire, nos investissements en zone rurale contribuent fortement au maintien d’emplois locaux. Nos entreprises de réseaux représentent en effet beaucoup d’emplois sur le territoire et cette réforme menace sérieusement le secteur d’activité. »
 
Accélérer la transition 
Outre les réseaux électriques, le Siceco multiplie les activités avec, entre autres choses, la distribution publique de gaz naturel, l’éclairage public, la distribution publique de chaleur et de froid mais aussi les économies d’énergies et énergies renouvelables ou encore les bornes de recharge pour véhicules électriques. Ces nombreuses facettes permettent à l’organisme d’agir aux côtés des collectivités sur la transition énergétique. « En 2024, nous avons poursuivi nos efforts afin d’accompagner nos adhérents dans la transition énergétique. Nous avons mis en œuvre des travaux, des programmes et des financements adaptés à la réalité du terrain. On peut et on doit intensifier la production d’électricité et de chaleur issues des ressources renouvelables. On doit accompagner nos collectivités pour réaliser une remise en cause des besoins et des usages, puis pour réaliser des économies d’énergie en rénovant les équipements techniques du patrimoine bâti et d’éclairage. »
Concrètement, au registre du développement durable, le président du Siceco a mis l’accent sur la mobilité GNV mais aussi sur les achats de matériel pour ses chantiers afin de réduire son empreinte carbone, l’évolution de ses méthodes d’achat. « Nous commençons également à travailler avec la FRTP et l’association ECORCE TP sur ce sujet et sur la décarbonation des chantiers. »
Le Siceco prévoit une enveloppe de 14 millions d’euros pour 2025, « un budget ambitieux et audacieux, maintenu », qui servira notamment à améliorer les réseaux électriques, rénover le parc d’éclairage public, rénover le patrimoine bâti, construire la mobilité de demain, accompagner les adhérents dans le photovoltaïque ou encore à développer le bois énergie et les réseaux de chaleur avec la régie Côte d’Or Chaleur.

Nadège Hubert