BEAUNE

Beaune - Quand les vœux du maire se heurtent à l'opposition municipale

Beaune - Quand les vœux du maire se heurtent à l'opposition municipale

Les traditionnels vœux du maire de Beaune, Alain Suguenot, ont cette année pris une tournure satirique qui n'a pas laissé indifférent. Face à son discours teinté d'humour grinçant sur une « crèche de Noël woke », l'opposition municipale, représentée par Carole Bernhard du groupe « Pour Beaune Vraiment, a réagi avec fermeté lors du dernier conseil municipal, condamnant des propos jugés « pathétiques » et « indécents ».

Lors de la cérémonie des vœux du 6 janvier 2025, Alain Suguenot a ouvert son discours avec une description satirique d’une « crèche de Noël woke ». Cette crèche revisitée reflète les préoccupations sociétales actuelles. Dans cette version, les figures traditionnelles disparaissent sous le poids des revendications modernes : la Vierge Marie absente pour ne pas heurter les féministes, Joseph empêché de travailler par son syndicat, et les rois mages retenus dans une manifestation pour la Palestine. Même la paille a été retirée pour respecter les normes européennes de sécurité incendie.
Dans cette crèche, aucun animal n'est présent afin d’éviter tout débat sur la maltraitance animale. L’enfant Jésus, quant à lui, est absent également, occupé à rédiger un traité économique visant à résoudre les problèmes de famine par la multiplication des pains et des poissons. L’étable, toutefois, subsiste, mais construite en bois recyclé conforme aux exigences environnementales.
Cette satire, visiblement conçue pour dénoncer certains courants sociétaux contemporains voire communautaire, s'est prolongée avec une vision dystopique d’un futur où les normes européennes, la technologie et l’activisme écologique seraient devenus oppressants.
 
L'opposition dénonce « un discours réactionnaire »
Le lundi 30 janvier, en ouverture du conseil municipal, Carole Bernhard, - absente lors de la cérémonie des vœux du maire -, a vivement réagi, accusant le maire d’attaquer sous couvert d’humour des causes essentielles : « le bien-être animal », « le féminisme », « le syndicalisme », et « les normes environnementales ». Elle voit dans ces moqueries une « complaisance avec les thèmes de l’extrême-droite », tout en soulignant l’urgence des luttes qu'elles défendent : le droit des femmes, alors que des combats cruciaux ont lieu, comme le droit à l’avortement ; les droits syndicaux, face à la précarisation du travail ; la question environnementale, essentielle pour « conserver une planète habitable » et la situation à Gaza, où « 42 010 morts ont été estimés en décembre 2024 ».
 
Une fracture politique assumée
Le maire lui a rétorqué que « c’est dommage que vous n’étiez pas présente pour comprendre l’humour, ce sont des propos démagogiques tenus à des fins clientélistes ». Si Alain Suguenot voulait jouer la carte de l’humour et de la provocation, l’opposition y voit une posture rétrograde et dangereuse dans un contexte politique tendu. Reste à voir comment ces clivages influenceront la politique locale à l’approche des échéances électorales de 2026 puisque pour Carole Bernhard cette pensée est « s’il en était besoin, une motivation supplémentaire pour nous d’être au rendez-vous de 2026 ! Nous sommes à un moment de bascule pour notre démocratie, ne cédons pas aux sirènes du repli et de la haine. Nous souhaitons à l’ensemble des Beaunoises et des Beaunois, nos meilleurs vœux de bonne santé, de joies partagées et d’envie de résistance ».
Reste à voir comment ces clivages influenceront la politique locale à l’approche des échéances électorales de 2026. Une chose est sûre : ce débat ne fait que commencer et façonnera les choix politiques des mois à venir.

Jeannette Monarchi

Le prochain conseil municipal aura lieu le jeudi 10 avril à 18 h, mais avant cela se tiendra le conseil communautaire avec la présentation du rapport d’orientations budgétaires à 18 h 30.