BEAUNE

Beaune – « Temps d’une vie : quand le quotidien devient art » une exposition conçue par les étudiants des Beaux-Arts sur l’art contemporain

Beaune – « Temps d’une vie : quand le quotidien devient art » une exposition conçue par les étudiants des Beaux-Arts sur l’art contemporain

Pour la première fois, 24 étudiants en classe préparatoire sont commissaires et médiateurs d’une exposition qu’ils ont conçue de A à Z avec le Frac Bourgogne. Présentée Salle Tourlière à Beaune du 8 février au 2 mars, « Temps d’une vie : quand le quotidien devient art » explore notre rapport au corps, à l’environnement et aux objets du quotidien.

Depuis ce lundi, la Salle Tourlière de Beaune est en effervescence. 24 étudiants de la classe préparatoire de l’École des Beaux-Arts y installent leur toute première exposition, fruit d’un travail de plusieurs mois en collaboration avec les régisseurs et chargés de collection du Fonds Régional d'Art Contemporain (Frac) Bourgogne. Intitulée « Temps d’une vie : quand le quotidien devient art », cette exposition propose un regard singulier sur les éléments qui façonnent notre existence et notre rapport à l’espace mais aussi à notre propre corps. « Il s’agit de leur première expérience en tant que commissaires d’exposition et médiateurs culturels. Ce sont eux qui présenteront les œuvres au public », explique Anne-Sophie Ropiot, directrice de l’École des Beaux-Arts de Beaune.
 
Une immersion dans les coulisses de l’art contemporain
Le projet a débuté en octobre dernier, avec un défi de taille : sélectionner les œuvres parmi les collections du Frac Bourgogne en fonction d’une thématique précise. « Les étudiants ont choisi des œuvres qui illustrent à la fois l’individualité et l’environnement, le corps en mouvement ou l’espace habité », explique Pierre Manceau, médiateur au Frac Bourgogne. Peintures, sculptures, photographies et installations se côtoient ainsi pour explorer la notion du quotidien sous toutes ses formes.
Parmi les œuvres exposées, l’œuvre textile « Einstein’s Brain » de Bert Theis ou encore l’œuvre en 3D « My Last Cigarette » de Jonathan Monk illustrent cette réflexion sur les objets et gestes anodins transformés en art.
 
Un apprentissage grandeur nature
L’exposition a offert aux étudiants une plongée concrète dans les réalités du monde de l’art. « Ils ont pu se confronter aux contraintes techniques et aux dilemmes des commissaires d’exposition : certaines œuvres étaient trop grandes, d’autres trop fragiles, et il a fallu adapter leur sélection en conséquence », raconte Pierre Manceau, médiateur au Frac Bourgogne.
Au-delà de l’accrochage, l’expérience comprend également la médiation auprès du public. Pendant trois semaines, les étudiants se relaieront par groupe pour guider les visiteurs et transmettre leur vision de l’œuvre. « C’est un exercice formateur, car ils devront adapter leur discours en fonction des publics », souligne Anne-Sophie Ropiot.
 
Un projet amené à grandir
Face au succès et à l’engouement suscité auprès des étudiants, l’École des Beaux-Arts envisage déjà d’élargir l’initiative. « Nous prévoyons d’exporter cette expérience au-delà de Beaune, avec des ateliers itinérants dans les communes environnantes dès 2025-2026 », annonce Anne-Sophie Ropiot.
Pour l’instant, les étudiants savourent le fruit de leur travail. « C’était un projet intense et parfois frustrant, mais voir l’exposition finalisée est une grande satisfaction », confie Maxence, étudiant. Parmida, elle, évoque une révélation : « Je ne connaissais pas l’art contemporain, j’ai grandi dans un univers plus classique. Cette expérience m’a ouvert un nouveau regard sur l’art ».
Appoline estime que ce projet est très complet, car il lui a permis de découvrir différentes facettes des métiers liés à l'art. « J’ai pu me familiariser avec le travail de curateur, de régisseur et de commissaire d’exposition, tout en apprenant à concevoir un plan pour la disposition des œuvres ».
De son côté, Agathe confie son appréhension à l’idée de ne pas trouver les mots justes pour présenter chaque œuvre. « Heureusement, je pourrai m’appuyer sur mes notes pour structurer mon discours. ». Comme le lui a conseillé sa professeure Éloïse Vial, la meilleure approche reste d’observer attentivement l’œuvre, car « tout est dans l’œuvre ».
Une exposition à découvrir sans tarder, pour plonger dans un univers où l’ordinaire devient extraordinaire.

Jeannette Monarchi

Du 8 février au 2 mars, salle Tourlière, Porte Marie de Bourgogne, 6 boulevard Perpreuil, Beaune
Entrée libre
Horaires d’ouverture :
Lundi au vendredi : 10h - 17h
Samedi : 10h - 18h
Dimanche : 14h - 18h