BEAUNE
Saint-Valentin à Beaune - Quand l’amour dure toute une vie à l'image de Jacqueline et Yves Van Dorpe
Par Jeannette Monarchi
Publié le 14 Février 2025 à 07h43

À l’heure où un mariage sur deux se termine par un divorce, Jacqueline et Yves Van Dorpe,, résidents de Domitys à Beaune, célèbrent 70 ans d’union. Une histoire d’amour qui a su surmonter les épreuves et dont les fondations reposent sur le respect, le partage et une incroyable complémentarité.
En ce jour de Saint-Valentin, alors que l’on s’interroge sur la nature de l’amour, Jacqueline et Yves Van Dorpe nous offrent une réponse vivante. Mariés depuis 1958, ils ont traversé ensemble les joies et les épreuves de la vie, tissant un lien indéfectible. Rencontre avec un couple dont l’histoire défie le temps.
Une rencontre qui semblait écrite
L’amour est-il un hasard ou une évidence ? Pour Jacqueline et Yves Van Dorpe, il s’est imposé à eux comme une fulgurance, une certitude immédiate. Tout commence un 20 août 1955, ils se rencontrent lors d’une fête foraine à Montceau-les-Mines. Jacqueline Guérin, originaire de Franche-Comté, travaille depuis neuf mois à la perception de la ville de Montceau. Elle s’apprête à rejoindre son nouveau poste à Dijon et accompagne une amie qui doit rencontrer des membres éloignés de sa famille. Yves Van Van Dorpe, lui, est Picard et se trouve là avec son frère pour accompagner cette famille. Un heureux concours de circonstances et puis, un regard, un sourire, un instant suspendu. « Dès que je l’ai vu, ça a fait tilt », se souvient Jacqueline, avec un sourire malicieux. Impossible d’expliquer pourquoi, c’était une évidence. « C’était le coup de foudre. Je ne peux pas l’expliquer autrement, c’était écrit, tout simplement. » Yves semble ressentir la même chose. En quelques instants, ils échangent leurs noms et leurs adresses.
L’époque ne permet pas de rester facilement en contact. Pas de téléphones portables, pas d’e-mails. Leur histoire commence donc sous la forme d’une correspondance amoureuse. Des lettres d’amour qui traversent les kilomètres, portant les espoirs et les promesses d’un avenir commun. « J’ai conservé toutes les lettres », confie Jacqueline, le regard pétillant, comme si elle tenait entre ses mains le témoignage d’un amour qui défie le temps.
Mais les obstacles ne tardent pas à se dresser sur leur chemin. Yves est appelé sous les drapeaux pour son service militaire. D’abord envoyé à Metz, Dijon puis à Toul, il est ensuite mobilisé pour la guerre d’Algérie, où il reste un an. « J’ai eu la chance de revenir », souffle-t-il avec gravité. Pendant tout ce temps, ils se voient peu, mais leur amour résiste.
Un début de vie à deux marqué par la simplicité
À son retour, Yves et Jacqueline scellent leur amour par un mariage, le 9 août 1958. Ils s’installent d’abord à Dijon, chez les parents de Jacqueline, dans des conditions précaires : un petit appartement sans eau courante, où il faut aller chercher l’eau en bas de l’immeuble et y vider les eaux usées. « C’était très compliqué, mais on faisait avec », raconte-t-elle.
Puis, vient le premier tournant : un logement en HLM. « C’était Byzance ! » s’exclame Jacqueline. Une salle de bain avec une baignoire et une douche, un confort qu’ils n’avaient jamais connu. Yves travaille comme mécanicien automobile chez Citroën avant d’intégrer un service informatique au Trésor Public. « J’ai fini contrôleur divisionnaire avec juste un certificat d’études », dit-il, fier de son parcours.
Ils élèvent trois enfants, un garçon aujourd’hui âgé de 66 ans, une fille de 61 ans et un autre garçon de 56 ans, qui leur donnent deux petites-filles et quatre arrières petits-enfants. Mais la vie ne leur fait pas de cadeaux : leur plus jeune fils est diagnostiqué avec la maladie de Crohn à l’âge de 9 ans. « Tout notre quotidien s’est organisé autour de lui », confie Jacqueline. Yves, lui, se plonge dans le travail et les travaux manuels. Il construit leur maison à Longvic, effectue tous les aménagements extérieurs et trouve dans ces activités un exutoire aux difficultés du quotidien.
L’épreuve de la maladie et la force de l’union
Le couple a surmonté bien des tempêtes. Yves a souffert d’une hépatite C à l’âge de 32 ans, l’obligeant à s’arrêter plusieurs mois. Mais c’est Jacqueline qui, des années plus tard, se retrouve face à un combat plus difficile encore. Il y a 13 ans, elle apprend qu’elle a un cancer. « Je n’aurais pas dû m’en sortir », dit-elle, la voix empreinte de gravité. Mais elle se bat, et contre toute attente, elle triomphe de la maladie.
En décembre 2023, un nouveau coup du sort : alors qu’ils déménagent à Beaune, Jacqueline est victime d’une grave infection cardiaque. « J’aurais encore dû mourir », dit-elle avec philosophie. Pourtant, une fois encore, elle s’accroche à la vie, comme un pied de nez au destin.
Yves, lui, a subi un AVC il y a 15 ans. S’il conserve certaines séquelles, notamment des troubles de la mémoire, il n’a jamais oublié ce qui le lie à Jacqueline. « Il est très fusionnel, parfois un peu étouffant », sourit-elle mais c’est leur équilibre. Après 70 ans, le lien est toujours là, indéfectible.
Le secret d’un amour qui dure
Alors, comment expliquer une telle longévité amoureuse ? À l’heure où un mariage sur deux finit par un divorce, leur histoire interpelle. Jacqueline réfléchit un instant, puis répond avec conviction : « Le respect. Nous nous sommes toujours parlé correctement ». Un amour qui repose sur l’écoute, la bienveillance et le partage. Bien sûr, il y a eu des tensions, des moments de doute ou de découragement. Jacqueline avoue avoir parfois voulu partir, fatiguée de tout gérer. Jacqueline avoue avoir parfois menacé de partir. « À 40-45 ans, j’ai fait une dépression. Je me sentais dépassée par tout ce que j’avais à gérer. Mais c’étaient des paroles en l’air. Au fond, on est bien ensemble, on est complémentaires, on s’est toujours soutenus. »
Leur relation a évolué avec le temps. La passion des débuts a laissé place à une complicité profonde, une tendresse indéfectible. Yves, plus réservé, se repose sur Jacqueline, son roc. Elle, de son côté, apprécie leur complémentarité. « Il est Cancer, je suis Taureau. Deux signes astrologiques très compatibles », plaisante-t-elle.
Une nouvelle page à Domitys
Avec l’âge, ils ont dû prendre une décision importante. Après avoir vécu à Longvic puis à Ladoix-Serrigny où ils vivaient depuis 20 ans, ils ont finalement choisi de s’installer à la résidence Domitys à Beaune. « On voulait quelque chose de plus sécurisé et cocooning », explique Jacqueline. Après avoir visité la résidence Domitys à Beaune en janvier 2023, ils y emménagent en décembre de la même année.
Malgré le choc de son infection cardiaque en plein déménagement, Jacqueline se sent sereine. « C’était la bonne décision », assure-t-elle. Ici, ils retrouvent du confort, de l’accompagnement, et surtout, une nouvelle dynamique de vie.
Un dernier chapitre à écrire ensemble
Leur histoire, c’est celle de la vie, avec ses hauts et ses bas. Une vie de couple qu’ils ne regrettent pas. Quand on leur demande ce qu’ils retiennent de ces 70 ans passés ensemble, Jacqueline et Yves échangent un regard complice. « 70 ans, c’est passé très vite. Les maladies ont été les moments les plus longs. Mais le plus beau, ce sont nos enfants, nos petits-enfants qu’on nous a envoyés », répond Jacqueline avec émotion.
Un amour qui a traversé le temps, les épreuves et les joies mais qui continue d’éclairer leur quotidien. Cette année, ils fêteront leurs 90 ans entourés de leur famille, dans cette résidence qu’ils ont choisie pour y écrire les dernières pages de leur belle histoire d’amour.
Jeannette Monarchi


-
Trafic de stupéfiants à Beaune - La police contre-attaque
-
Prestige Auto Beaune - David Hallyday, entre passion musicale et adrénaline automobile, invité d’honneur du 16 au 18 mai
-
Florent Pagny vient d'acquérir une demeure fortifiée de Côte-d'Or
-
Municipales Beaune 2026 - « Je veux couper les rubans des projets que j’ai initiés », Alain Suguenot explique sa candidature pour un ultime mandat
-
Beaune éclaire son avenir : un nouveau contrat pour une ville plus lumineuse et économe
-
Pour Reconquête « Les trafiquants de drogue veulent faire régner la loi du plus fort en tentant d'incendier des villes bourguignonnes »
-
Beaune - Un vent de modernité à l’Hôtel-Dieu : le street art s’invite dans un lieu chargé d’histoire
-
Prévisions de trafic du week-end : Samedi 15 février, journée la plus chargée
-
Bienvenue chez « Mr Bidule » : la nouvelle caverne d’Ali Baba des jeux à Beaune !
-
Le MEDEF de Côte-d’Or alerte sur les dangers du Versement Mobilité Régional – « Mme la Présidente de Région Bourgogne - Franche-Comté : faites le choix des entreprises et de l’emploi ! »
-
Beaune - Un programme riche et varié pour les vacances de février avec les Espaces Beaunois
-
Saint-Valentin à Beaune - Quand l’amour dure toute une vie à l'image de Jacqueline et Yves Van Dorpe
-
Les "frais de notaire" vont augmenter en Côte-d'Or, "c'est devenu indispensable" justifie François Sauvadet
-
Dijon - François Rebsamen rend visite ce vendredi au projet CAIRE : l’IA au service de la formation
-
64ᵉ Vente des Vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges - Moins de vin avec 36,5 pièces, mais plus d’émotions avec un millésime exceptionnel
-
Beaune - Les Hospices Civils à la pointe de la technologie avec l'acquisition d'un robot chirurgical de dernière génération
-
Meursault - Le Domaine Huber-Verdereau victime d'un acte de vandalisme
-
Levernois - Une bibliothèque pour faire vivre la culture au cœur du village
-
PRET À TAUX ZERO - De gros changements (positifs !) dès le 1er avril
-
64ᵉ Vente des Vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges - Un 1er Cru Les Terres Blanches pour la pièce de charité : un vin blanc exceptionnel au profit des enfants hospitalisés
-
Livre - « J’étais du bataillon des enfants perdus » de Boris Martin : un retour émouvant sur son enfance placée à Beaune
-
Beaune - Les nouveaux talents du Tremplin Émergences 2024 en concert le jeudi 13 mars à 19 h à La Lanterne Magique