BOURGOGNE
Un budget sous contrainte en Bourgogne-Franche-Comté - Marie-Guite Dufay : « Chaque arbitrage est un exercice délicat »
Par Jeannette Monarchi
Publié le 21 Février 2025 à 11h31
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Entre nécessité de réduire les dépenses et maintien des investissements stratégiques, les clivages politiques se sont affirmés.
Lors de la session du Conseil régional de Bourgogne - Franche-Comté de ce vendredi 21 février, les élus sont amenés à débattre de 21 points à l’ordre du jour, dont le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB).
La présidente de la région, Marie-Guite Dufay, a ouvert la séance en exposant les grandes orientations budgétaires, notamment face à une baisse des ressources. Les présidents des différents groupes politiques ont ensuite pris la parole, chacun apportant son regard critique ou son soutien à ces propositions. Si la majorité défend une gestion responsable, l’opposition dénonce un manque d’ambition et des choix discutables, notamment sur l’agriculture et les transports. Le budget définitif sera voté dans un mois.
Des finances sous pression
Dans son propos liminaire, Marie-Guite Dufay a commencé par rappeler le contexte budgétaire national qui impacte les finances régionales : « La Loi de finances éclaire la donne pour 2025. Nous devons faire face à une diminution significative de nos ressources ». Elle a insisté sur la nécessité de préserver un cadre budgétaire maîtrisé malgré ces restrictions : « Nous ne sommes pas dans une situation aussi dégradée que d’autres régions, mais chaque arbitrage est un exercice délicat. Il est difficile d’envisager de supprimer des actions que nous avons initiées et qui portent leurs fruits ». Elle a détaillé la trajectoire d’économies prévues : « Nous avons engagé une réduction progressive des dépenses de fonctionnement : 10 millions en 2025, 20 millions en 2026. Ces efforts se concentreront sur des actions hors de nos compétences ou à faible effet de levier ».
Sur l’investissement, elle a annoncé une adaptation du Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI), particulièrement en matière de mobilité : « Après une phase d’accélération post-Covid pour la relance, il est nécessaire de retrouver un budget soutenable » avec notamment une réduction de l'enveloppe pour les lycées, « qui reste bien supérieure à celle avant la fusion des régions ». Elle entend préserver les investissements en lien avec la transition écologique et énergétique, la formation des demandeurs d’emploi et le soutien aux fonctionnements des structures culturelles : facteur de lien et de transmission de valeur pour la cohésion de société. Pour trouver les ressources nécessaires, « nous procèderons à l’augmentation de la taxe sur les immatriculations qui sera à son maximum, passant de 55 € à 60 € par cheval fiscal ».
Elle a également évoqué la feuille de route écologique de la région : « Nous avons 44 actions ambitieuses pour la transition écologique. Mais les signaux nationaux sont inquiétants : l’État doit être au rendez-vous ».
Sur la question des mobilités, elle a confirmé la nécessité d’augmenter l’offre ferroviaire : « Nous devons répondre à la surcharge des trains sur certaines lignes en acquérant 15 nouvelles rames. Mais nos capacités budgétaires sont contraintes ».
Enfin, elle a lancé un avertissement sur l’entretien des petites lignes ferroviaires : « L’État ponctionne nos marges de manœuvre tout en nous laissant la charge de l’entretien des infrastructures. Or, 400 à 500 millions d’euros seront nécessaires d’ici 2032. Ce n’est pas soutenable ».
Intervention des présidents de groupe
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Julien Odoul, président du groupe Rassemblement National
Julien Odoul a ouvert son intervention par une critique acerbe de la situation nationale et régionale : « La France est malade. Malade de la censure, malade de l’ensauvagement, malade de l’impuissance de l’État à protéger ses citoyens ».
Il a dénoncé la suppression de C8 comme une atteinte à la liberté d’expression. Sur les transports régionaux, il a accusé l’exécutif de ne pas avoir protégé le réseau ferroviaire : « Vous avez laissé nos gares se vider, les guichets fermer, et les petites lignes dépérir ».
Sur l’agriculture, il a exprimé l’inquiétude des agriculteurs concernant les aides européennes : « Ils attendent toujours leur dû ! La Bourgogne-Franche-Comté, la plus agricole des régions, est aussi la plus mal gérée sur ce sujet ».
Il est s’est dit de constater que « certains au sein de votre propre camp remettent en question votre présidence et réclament votre départ. Il est regrettable de voir de telles pratiques, consistant à s’exprimer dans la presse contre celle à qui ils doivent leur mandat. Si l'on peut critiquer de nombreux aspects de votre politique, votre principal « défaut » reste votre orientation de gauche, qui, selon moi, nuit au soutien aux entreprises et aux automobilistes. Mais soyons clairs : le problème n’est pas Marie-Guite Dufay, c’est la gauche. Si vous étiez remplacée par quelqu’un appliquant les mêmes choix, le résultat serait tout aussi désastreux. Les Bourguignons attendent autre chose : moins d’impôts, moins d’éoliennes, une priorité à la Bourgogne-Franche-Comté plutôt qu’à la solidarité internationale. Ils attentent une politique conforme aux principes du Rassemblement National ».
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Gilles Platret, président du groupe Rassemblement des Républicains
Gilles Platret a recentré son intervention sur les enjeux régionaux, notamment la situation agricole : « Nous avons rencontré les responsables agricoles. Ils sont inquiets et ont raison de l’être. Sur 1070 dossiers, 46 % restent en attente. La profession agricole attend des réponses claires » Il a dénoncé la lenteur administrative : « Il faut simplifier les démarches, arrêter de tout bureaucratiser. Nos agriculteurs n’ont pas le temps d’attendre ».
Sur la politique énergétique, il a mis en garde contre un développement excessif de l’éolien : « Les objectifs assignés à 2030 sont démesurés. Nous devons repenser notre stratégie énergétique ».
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Denis Thuriot, président du groupe Élus Progressistes
Denis Thuriot a fustigé un manque de transparence dans la gestion régionale : « Il faut assumer nos erreurs, notamment sur l’agriculture. Six mois d’attente pour un simple rendez-vous, ce n’est pas normal ! ». Sur les transports, il a critiqué la dégradation du service en milieu rural : « Les petites lignes sont vitales. Les remplacer par des bus n’est pas une alternative viable ». Il a conclu par une demande de garanties pour leur préservation : « Vous engagez-vous à ne pas enterrer ces lignes, oui ou non ? ».
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Claire Mallard, présidente du groupe Écologistes et Solidaires
Claire Mallard a dénoncé un budget national qui sacrifie l’écologie : « La nature ne se déchaîne pas, c’est l’action humaine qui est en cause. Mais le budget 2025 tourne le dos à l’écologie ».
Elle a souligné l’importance du transport durable : « Défendre les lignes rurales, c’est défendre un modèle de transport soutenable ». Elle s'est félicitée de la planification écologique plus ambitieuse de la Région : « Construisons une région habitable, pour aujourd’hui et pour demain ».
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Muriel Ternant, présidente du groupe des élus communistes et républicains
Muriel Ternant a défendu le train comme un mode de transport moderne et inclusif : « plébiscité partout, en ville comme à la campagne, le train doit être un pilier de notre mobilité régionale ». Elle a dénoncé la baisse des dépenses publiques « toutes les forces politiques devraient être unies contre ce budget d’austérité imposé par l’État ».
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Jérôme Durain, président du groupe de la majorité « Notre Région par cœur »
Jérôme Durain a répondu aux attaques du Rassemblement National : « Ce n’est pas la France qui est malade, c’est le monde. Et vous ne faites qu’attiser les divisions ». Il a dénoncé l’incohérence du RN sur les finances publiques : « vous réclamez moins d’impôts tout en demandant plus de services. Vous êtes des patriotes en carton ». Il a conclu en défendant la gestion régionale : « notre région est bien gérée. Nous ajustons nos dépenses sans mettre en péril nos priorités ».
Jeannette Monarchi
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